Le PIB de la France devrait chuter d'environ 3% en 2009 avec un repli s'atténuant en fin d'année, mais la reprise en 2010 sera lente, et le taux de chômage devrait continuer à augmenter fortement, prévoit l'ocde dans ses dernières prévisions publiées mercredi.
Dans sa précédente estimation publiée fin mars, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques s'attendait à une baisse du produit intérieur brut (PIB) français de 3,3% en 2009.
Sa nouvelle prévision est conforme à celle du gouvernement, qui s'attend à une baisse du PIB de 3% cette année avant une reprise timide en 2010 (+0,5%).
Pour 2010, l'OCDE table sur une légère croissance pour la France (+0,2%), comme pour l'Allemagne.
"La contraction de l'activité devrait s'atténuer d'ici la fin 2009", écrit l'OCDE. Le plan de relance budgétaire et les politiques d'assouplissement monétaire devraient "bientôt produire leurs effets", justifie l'Organisation. L'impact négatif sur la croissance du déstockage des entreprises devrait aussi s'atténuer en milieu d'année, prédit l'OCDE.
En revanche, le plan de relance et la baisse des recettes fiscales liée à la crise devraient faire grimper le déficit public à 6,7% du PIB en 2009 et 7,9% du PIB en 2010. La dette publique devrait, elle, exploser à 86% du PIB d'ici 2010, selon l'OCDE.
"La mise en place d'un plan crédible qui restaure la soutenabilité des finances publiques est le plus gros défi auquel le gouvernement va être confronté, une fois la reprise amorcée", souligne l'OCDE.
Quant au taux de chômage, il devrait continuer à "fortement progresser". L'OCDE s'attend à ce qu'il atteigne 9,7% en 2009 et 11,2% en 2010, soit tout de même moins que dans la zone euro (12%).
La mise en place du Revenu de solidarité active (RSA) n'aura qu'un impact limité sur l'emploi des travailleurs peu qualifiés, selon l'OCDE.
L'incertitude entourant la hausse du chômage et la baisse des patrimoines des ménages liée à la chute des prix immobiliers et des marchés financiers pourraient conduire les Français à accroître leur taux d'épargne, écrit aussi l'Organisation.
Cet "effet de second tour" pourrait entraîner une baisse de la consommation et peser sur la croissance future, prévient l'OCDE.