Les ministres de la Défense des sept pays partenaires du futur Airbus A400M se sont accordés lundi un mois de réflexion supplémentaire à défaut de trouver un accord pour entamer une période de renégociation du contrat avec le constructeur en raison de ses retards.
Les ministres n'ont pu s'accorder lors d'une réunion à Séville (sud) pour entamer immédiatement un délai de six mois de renégociation du contrat, comme le souhaitaient la France et l'Allemagne, notamment à cause des réticences des Britanniques sur le volet financier du dossier.
"Il valait mieux éviter le blocage complet et j'ai proposé qu'on ait ce délai d'un mois supplémentaire", a déclaré à l'issue de la réunion le ministre français de la Défense, Hervé Morin, ajoutant qu'il avait proposé une nouvelle réunion à Paris avant la fin du mois de juillet.
Ce délai devrait permettre aux Britanniques et à EADS d'avancer, a déclaré M. Morin, afin que le mois prochain, les ministres aient "les éléments qui nous permettrons de pouvoir, espérons le, engager la phase de renégociation du contrat permettant la poursuite du programme" de cet avion de transport militaire.
Le contraire serait un coup très dur pour sa survie.
"Nous avons besoin de faire beaucoup de progrès avec l'industriel (Airbus, ndlr) pour sauver le projet", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique à l'Armement, Quentin Davies, à l'issue de la réunion, refusant d'entrer dans les détails de ces "négociations difficiles".
Les ministres des sept pays (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg) s'étaient réunis à Séville pour décider s'ils renégociaient avec EADS, la maison-mère d'Airbus, les termes du contrat de l'A400M en raison des retards que le programme accumule.
Ces pays avaient la possibilité de résilier leurs commandes le 1er avril en raison des retards pris, mais le groupe a obtenu un premier délai de trois mois, qui expirait fin juin, pour que les parties en présence fassent un point précis sur l'état du programme, qui pèse 20 milliards d'euros.
L'avion de transport militaire A400M est attendu avec une extrême impatience par les armées françaises, britanniques ou allemandes dont les flottes de transport sont à bout de souffle.
Il devait commencer à être livré dès la fin 2009. Mais, victime d'importantes difficultés de mise au point, il accuse un retard d'au moins trois ans.
Airbus espère pouvoir faire voler pour la première fois l'A400M à la fin de l'année.