
La Chine a défendu lundi la fiabilité de ses statistiques, mise en question par l'Agence Internationale de l'Energie dans un récent rapport.
Un haut responsable a affirmé que la baisse de la consommation énergétique en Chine était compatible avec une croissance du Produit intérieur brut de 6,1% au premier trimestre, portée en ce début d'année par des industries plus économes en électricité, selon lui.
"L'industrie très consommatrice d'énergie est en déclin, celle qui en consomme peu se développe et cela a un impact sur la consommation d'électricité", en baisse de 4% en glissement annuel entre janvier et avril, a dit à la presse Zhang Guobao, chef de l'Administration de l'Energie Nationale.
Zhang a précisé que la croissance de l'industrie lourde, représentant en général environ 80% de la consommation industrielle d'électricité, décélérait au profit de secteurs peu gourmands, comme celui des télécommunications.
Au cours des quatre premiers mois de l'année, les importations de pétrole brut de la Chine ont aussi baissé, de 4,5% sur un an, représentant 57 millions de tonnes, a précisé Zhang.
Au vu du déclin de la demande chinoise, l'AIE s'était demandée dans un "rapport sur les marchés pétroliers" publié mi-mai jusqu'à quel point "les statistiques du PIB (chinois) étaient fiables ?".
"Etrangement, la croissance du PIB annoncé pour le premier trimestre 2009 ne correspond pas avec les chiffres de la demande pétrolière, ni avec la demande en électricité qui a aussi été excessivement faible", avait souligné l'organisation dans ce rapport.
"On se serait attendu à une croissance plus forte, positive (de la demande pétrolière) en rapport avec la résistance économique annoncée", avait-elle ajouté.
En réaction à ces mises en question, l'association chinoise des producteurs d'électricité (China Electricity Council/CEC) envisagerait de ne pas publier ses statistiques clefs pour mai, après avoir déjà retenu celles d'avril.
Une telle décision vise "à éviter les spéculations du marché quant aux raisons des divergences entre les statistiques et la croissance du PIB", a expliqué un responsable de la CEC, cité la semaine dernière par l'agence Dow Jones Newswires à Sydney.