
L'unique syndicat des employés de la Banque centrale européenne (BCE) a appelé à la grève le 3 juin, une première dans l'histoire de l'institution monétaire de Francfort (ouest), qui a "déploré" lundi cette action.
Au coeur du différend entre le syndicat et la direction, une réforme du statut des employés de la BCE, notamment du système des retraites.
Le mouvement de grève, qui doit durer 90 minutes et qui sera l'occasion d'une manifestation, doit servir à "éveiller l'attention sur le déficit démocratique de la BCE", selon un communiqué du syndicat Ipso publié dimanche.
Ipso, qui dit représenter environ 40% des 1.500 employés permanents de la banque centrale, exige des négociations et la conclusion d'une convention collective sur les retraites. L'affaire pourrait être portée en justice, précise le syndicat.
De son côté, la BCE a dit lundi "déplorer" l'appel à la grève du syndicat, soulignant la "nécessité" de la réforme du système des retraites, qui doit entrer en vigueur le 1er juin, a déclaré un porte-parole de l'institution joint par l'AFP.
"Des consultations approfondies" ont été menées auprès des représentants des employés ces deux dernières années en vue de cette réforme, a-t-il assuré.
Le plan prévoit notamment une augmentation des cotisations retraite, pour les employés comme pour la BCE, et un calcul révisé des pensions. Celles-ci pourront être augmentées par des "contributions volontaires supplémentaires", selon le porte-parole.
Le statut particulier de la BCE, différent de celui des autres institutions européennes, lui confère un droit du travail beaucoup plus souple, estime Ipso.
Le 2 avril dernier, sans appel à la grève, environ 500 employés avaient déjà manifesté à l'appel du syndicat pour les mêmes raisons devant le gratte-ciel de l'Euro-Tower à Francfort, qui abrite la BCE.