Le déficit public de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) s'est établi à 3,4% du PIB en 2008, a confirmé vendredi l'Insee, et la dette publique a atteint 68,1% du PIB.
En 2008, le déficit public s'est dégradé de 14,6 milliards d'euros et a atteint 3,4% du PIB contre 2,7% du PIB en 2007.
"Le déficit public se creuse parce que les recettes progressent moins vite que les dépenses", explique l'Institut national de la Statistique.
Le ralentissement de l'activité, qui s'est accentué fin 2008, a en effet pesé sur les rentrées fiscales, les recettes de TVA et de l'impôt sur les sociétés (IS) augmentant plus faiblement que l'année précédente.
En 2008, le taux de prélèvements obligatoires (PO) a reculé de 0,4 point pour s'établir à 42,8%, rappelle aussi l'Insee. Une baisse qui s'explique notamment par les allègements de charge concédés dans le cadre de la loi Tepa ("paquet fiscal").
Côté dépenses, "la masse des rémunérations versées diminue de 1,1%", souligne l'Insee, "en raison de la baisse des effectifs", dans le cadre du remplacement partiel des fonctionnaires partant en retraite.
En revanche, la progression des sommes versées au titre des pensions de retraite des fonctionnaires d'Etat demeure vive (+4,4%), des générations plus nombreuses arrivant à la retraite.
La dette publique s'est élevée à 1.327,1 milliards d'euros fin 2008, représentant 68,1% du PIB, selon les derniers chiffres fournis par l'Insee, soit une très légère hausse par rapport à sa précédente estimation (68,0%). Fin 2007, la dette publique s'élevait à 63,8% du PIB.
La différence résulte notamment du financement de la Société de prise de participation de l'Etat (11,6 milliards d'euros), créée pour faire face à la crise financière, note l'Insee.
Selon les dernières prévisions officielles, le déficit et la dette françaises devraient s'envoler cette année pour atteindre respectivement 5,6% du PIB et 73,9% du PIB.
Mais alors que le gouvernement table désormais sur une baisse du PIB de l'ordre de 3,0% cette année, contre -1,5% prévue initialement, dette et déficits devraient encore se creuser mécaniquement.
Le ministre du Budget, Eric Woerth, avait ainsi indiqué qu'une baisse du PIB de 1,0% se traduisait par une aggravation du déficit de l'ordre de 0,5%.
Sur cette base de calcul, le déficit public de la France dépasserait donc 6,0% fin 2009.
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué vendredi qu'elle présenterait "à l'occasion de l'Eurogroupe du 8 juin et de l'Ecofin du 9 juin" les nouvelles prévisions macroéconomiques du gouvernement.