L'euro a bondi au dessus de 1,37 dollar mardi, au plus haut depuis fin mars, porté par les chiffres moins mauvais que prévu du déficit commercial américain, qui ont poussé les investisseurs à se détourner du dollar, valeur refuge, pour des placements plus risqués.
A 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie européenne valait 1,3643 dollar pour un euro, contre 1,3585 lundi soir.
Elle reculait face au yen, à 131,68 yens contre 132,46 yens la veille.
Le dollar baissait aussi face à la devise nipponne à 96,49 yens contre 97,50 yens lundi.
L'euro a passé mardi vers 12H30 GMT le seuil de 1,37 dollar, qu'il n'avait plus franchi depuis le 23 mars, en se hissant à 1,3707 dollar, après la publication des chiffres du déficit commercial des Etats-Unis.
Après sept mois de recul, il est remonté en mars à 27,6 milliards de dollars, mais les analystes s'attendaient à pire (29 milliards).
Autre nouvelle rassurante contenue dans ces chiffres, selon Nigel Gault, économiste de IHS Global Insight, leur composition "suggère que le commerce international commence à se stabiliser".
"L'évolution du dollar reste dominée par +l'aversion au risque+", a observé Jay Bryson, de la banque Wachovia. "Tôt ou tard, on s'écartera de cette corrélation, mais ce n'est pas encore le cas".
Des places boursières en hausse, ainsi que cet indicateur américain bien accueilli ont en effet poussé les intervenants à se détourner du dollar, valeur refuge des investisseurs inquiets, pour se risquer dans les devises à plus fort rendement comme l'euro.
"Les investisseurs, soulagés d'échapper à la tourmente financière et économique, délaissent le billet vert et commencent à regarder à nouveau en direction d'investissements plus risqués, à travers leurs lunettes roses", ont commenté les analystes de Commerzbank.
Mais la Bourse de New York a ensuite inversé la vapeur et le dollar a refait une grande partie du terrain perdu.
Selon Daniel Tenengauzer, de Merrill Lynch, le rebond des marchés financiers, et le regain de confiance des investisseurs, "a provoqué un flux de capital spéculatif" des Etats-Unis vers le reste du monde.
"En outre, dans un environnement où les attentes d'inflation se font grandissantes, l'euro reste à part alors que la BCE (Banque centrale européenne, ndlr) refuse d'appliquer l'assouplissement quantitatif", a-t-il ajouté.
La banque centrale américaine (Fed), mais aussi son homologue britannique, ont mis en place de telles mesures, qui consistent à faire marcher la planche à billet pour intervenir sur les marchés du crédit.
Lors de sa dernière réunion la semaine dernière, la BCE a décidé d'acheter des obligations, mais pas de dette publique et dans une proportion très faible, contrairement à la Fed, qui "a adopté une politique consistant à +imprimer maintenant, s'inquiéter après+", selon M. Tenengauzer.
A 21H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 89,32 pence, et face au dollar à 1,5272 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à la monnaie européenne à 1,5088 franc suisse pour un euro mais montait face au billet vert à 1,1056 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a clôturé à 6,8218 yuans pour un dollar contre 6,8239 yuans lundi.