Le déficit commercial de la France s'est creusé en mars à 4,884 milliards d'euros après 4,124 milliards en février, mais cette "quasi stabilisation" laisse penser que la conjoncture mondiale a peut-être cessé de se dégrader, selon des économistes.
Dans une précédente estimation, le déficit commercial de février était ressorti à 4,107 milliards d'euros.
Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé s'établit à 56,819 milliards d'euros, précise jeudi le ministère des Finances sur son site internet.
La stabilisation progressive des échanges se confirme en mars à l'exception de l'industrie aéronautique, qui connaît une diminution des livraisons, souligne le ministère.
Les exportations se réduisent en mars à 28,075 milliards d'euros (après 28,6 milliards en février). Les ventes de l'industrie automobile amorcent une reprise, tandis que celles de l'industrie pharmaceutique continuent de progresser lentement, selon le ministère.
La baisse des ventes aéronautiques et spatiales pèse à la fois sur les ventes à destination des pays de l'Union européenne, notamment l'Allemagne, ainsi qu'en Asie et en Europe hors UE.
Les importations augmentent, elles, légèrement, à 32,959 milliards d'euros (après 32,724 milliards en février) en raison d'une légère hausse des achats d'hydrocarbures et de produits agricoles.
La forte hausse des achats de véhicules automobiles contraste avec le repli des importations aéronautiques, après les achats de Boeing du mois dernier, et la diminution des approvisionnements en produits d'habillement et en cuir (de Chine et d'Italie), note Bercy.
"Paradoxalement, on peut lire dans les chiffres un signal positif : dans un contexte de crise économique et de recul des échanges commerciaux internationaux, les importations de la France baissent moins vite que ses exportations, en raison notamment de la bonne résistance de la consommation des ménages", a souligné Alberto Balboni, chez Xerfi.
La quasi stabilisation des échanges "cadre avec d?autres indicateurs qui donnent à penser que la conjoncture mondiale a cessé de se dégrader", a réagi Nicolas Bouzou, du cabinet Asteres, citant le cours des matières premières ou la production industrielle en Asie.
Sur le premier trimestre, les exportations ont chuté de 8,7%, de même que les importations (-8,8%). "Ces chiffres confirment que les entreprises exportatrices ont fait face à un ENVIRONNEMENT délétère en début d?année, ce qui a forcément eu un impact en termes d?investissements et d?emplois", note toutefois l'économiste.