Les recettes fiscales se rétabliront "progressivement" avec la fin de la crise économique mais "ne reviendront peut-être pas au même niveau qu'auparavant", a estimé lundi le ministre du Budget, Eric Woerth, excluant une nouvelles fois toute hausse d'impôts.
Les recettes fiscales "reviendront, évidemment, mais progressivement, et elles ne reviendront peut-être pas au même niveau qu'auparavant car une partie des recettes était liée au prix des actifs", a-t-il expliqué lors d'un colloque organisé par la Fondation internationale de finances publiques.
Ces recettes n'étaient "pas uniquement de l'impôt sur le revenu; les revenus ne vont pas trop bouger" après la fin de la crise économique. "La question est différente pour l'ensemble de l'impôt sur le patrimoine", comme les actifs financiers ou l'immobilier qui se sont dépréciés avec la crise, a souligné M. Woerth.
Indiquant qu'environ 60 des 100 milliards de déficit de l'Etat prévus pour cette année étaient liés à la crise (plan de relance, manque à gagner pour l'Etat), le ministre du Budget a assuré que ce "déficit de crise a vocation à se résorber" mais que le redressement ne sera là encore que "progressif".
"Les éléments qui ont amené ce déficit de crise, les dépenses publiques supplémentaires" comme par exemple "les dépenses sociales, notamment le chômage", "ne se résorberont pas tout de suite", a-t-il averti.
Pour redresser les finances publiques de la France et arrêter de creuser la dette, "la clef, c'est de limiter la dépense publique, ce n'est surtout pas d'augmenter les impôts dans un pays où la pression fiscale est déjà beaucoup trop élevée", a martelé M. Woerth.
Pour réduire la dépense, "une des priorités c'est de continuer à réduire les effectifs de la fonction publique, même en période de chômage", a ajouté le ministre de la Fonction publique.