Les Européens devront d'abord se coordonner avant de prendre toute nouvelle mesure de relance face à leur pire récession depuis 1945, pour ne pas répéter le cafouillage de fin 2008, a prévenu lundi le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia.
M. Almunia n'a pas voulu se prononcer dans l'immédiat sur la nécessité de nouveaux plans de relance.
Les dirigeants européens vont "analyser" l'opportunité de nouveaux efforts lors de leur prochain sommet en juin, et "on va voir si des mesures additionnelles sont nécessaires", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
A ce jour, l'ampleur des mesures conjoncturelles déjà annoncées est évaluée par la Commission à environ 400 milliards d'euros pour 2009 et 2010 dans l'UE.
"Je peux pas encore dire si des mesures additionnelles seront nécessaires ou non, parce que c'est encore trop tôt pour savoir quel est l'impact positif des mesures qui ont déjà été adoptées" au cours des derniers mois, a-t-il ajouté.
"Mais dans le cas où des mesures additionnelles seraient nécessaires, je crois que c'est absolument clair qu'elles doivent être coordonnées au niveau européen avant les décisions au niveau national", a dit le commissaire.
Les Européens s'étaient mis d'accord en décembre pour coordonner leurs mesures de relance face à la récession, mais ils ont largement agi en ordre dispersé, les Britanniques choisissant par exemple de baisser le taux de TVA quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France ont préféré soutenir des projets d'investissements.
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de les critiquer pour leur manque de coordination dans la gestion de la crise.
"La coordination ex ante, qui n'était pas là au mois de décembre, doit être une condition nécessaire le cas échéant", a souligné M. Almunia.
Il a prévenu cependant que, en raison du fort creusement des déficits européens face à la crise, "la marge de manoeuvre a été épuisée dans la plupart de nos pays" pour prendre de nouvelles mesures de relance budgétaire.
"C'est vrai qu'aujourd'hui, la marge de manoeuvre des différentes économies européennes n'est pas la même que celle qui existait il y a cinq mois ou six mois", a-t-il expliqué.