La Banque du Japon (BoJ) a révisé jeudi à -3,1% au lieu de -2,0% sa prévision de contraction de l'économie japonaise pour l'année budgétaire 2009-2010, qui a débuté le 1er avril, estimant que la crise a "significativement empiré", mais qu'elle commencera bientôt à se calmer.
La banque centrale a également légèrement réduit son pronostic de croissance pour 2010-2011, et s'attend désormais à une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,2% au lieu des 1,5% prévus il y a trois mois.
"La situation économique au Japon a significativement empiré", a jugé la BoJ dans son diagnostic semestriel sur l'activité économique et les prix.
Tout en notant que de nombreux gouvernements dans le monde ont mis en place des plans de relance, la banque centrale a estimé qu'il "n'est pas certain que cela conduise à une rémission soutenue de l'économie mondiale".
"La possible dissémination d'un nouveau type de grippe, et son influence sur l'activité économique, doivent être attentivement surveillées", a ajouté la Banque du Japon, qui a mis en place jeudi une "équipe d'intervention" pour assurer son fonctionnement normal au cas où la pandémie gagnerait l'archipel.
"Les perspectives pour l'économie japonaise en 2009-2010 et 2010-2010 vont probablement largement dépendre des développements dans les économies étrangères et sur les marchés financiers", a poursuivi la banque centrale.
Selon elle, la chute des exportations, principale cause de la récession au Japon, devrait s'atténuer d'ici fin octobre 2009 et que, "de ce fait, le rythme de la dégradation de la situation économique devrait se modérer graduellement et commencer à se stabiliser". Le tout devrait s'accompagner, toujours selon la BoJ, d'une stabilisation des marchés financiers mondiaux.
La BoJ a également prédit que les prix à la consommation hors produits frais reculeront de 1,5% au Japon en 2009-2010 en raison des capacités de production excédentaires et de la baisse des cours des matières premières, ce qui marquera le retour de la déflation qui a déjà sévi dans la deuxième économie mondiale de 2001 à 2006. Lors de ses précédentes prévisions, en janvier, la banque centrale avait tablé sur une baisse des prix de seulement 1,1%.
Pour 2010-2011, la BoJ a révisé sa prévision d'évolution des prix à la consommation à -1,0% au lieu de -0,4%.
Pour 2009-2010, la Banque du Japon est plus optimiste que le gouvernement japonais, qui avait annoncé lundi s'attendre à une récession de -3,3%. Le Fonds monétaire international (FMI), avait pour sa part indiqué le 22 avril qu'il prévoyait une chute du PIB nippon de 6,2% lors de l'année calendaire 2009.
La Banque du Japon a par ailleurs décidé sans surprise jeudi de maintenir son taux directeur inchangé au niveau minimaliste de 0,10%.
Pour tenter de vaincre cette profonde récession, le gouvernement nippon a adopté ces derniers mois une série de mesures de relance massives d'un montant total de 132.000 milliards de yens (environ 1.040 milliards d'euros), dont 27.400 milliards (216 milliards d'euros) de dépenses publiques.