Malgré des premiers signes de stabilisation, "les Etats-Unis ne sont pas tirés d'affaires" a estimé dimanche le président Barack Obama, ajoutant dans un entretien au magazine Fortune que les risques de voir la crise se prolonger restaient "réels et importants".
"Même s'il y a eu quelques signes encourageants que notre économie pourrait être en train de se stabiliser, les risques demeurent réels et importants", a-t-il déclaré dans une interview publiée dimanche par Fortune, disant aussi lors d'une conférence de presse à Port of Spain à l'issue du sommet des Amériques à Trinité-et-Tobago que "les Etats-Unis n'étaient pas tirés d'affaires".
Son principal conseiller économique, Larry Summers a fait passer le même message dimanche dans une interview à la chaîne NBC.
Le renforcement du système financier dont les défaillances sont à l'origine de la plus grave récession depuis la Seconde guerre mondiale, et la mise en place de réglementations plus musclées, restent prioritaires, a-t-il expliqué.
C'est la raison pour laquelle le président Obama teste l'état de santé du système financier pour s'assurer que les grandes banques américaines sont capables de faire face à une situation difficile, a-t-il souligné.
Les 19 principaux établissements financiers du pays (contrôlant plus de 100 milliards de dollars d'actifs) sont soumis à un "test de résistance" pour évaluer leur solidité et leurs besoins éventuels en capitaux supplémentaires.
Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison Blanche, a indiqué dimanche sur la chaîne ABC, que le gouvernement disposait des ressources nécessaires en dernier ressort pour s'assurer que ces banques restent financièrement viables.
Il a aussi écarté une nationalisation temporaire des banques dont plusieurs ont annoncé des bénéfices au 1er trimestre.
M. Obama a aussi dit dimanche à Port of Spain, que si des fonds publics étaient utilisés pour les banques, il avait "la responsabilité d'assurer la transparence et un contrôle des activités de ces institutions".
"Je ne vais pas mettre l'argent des contribuables dans un trou noir", a-t-il lancé.
Larry Summers a aussi dit que Barack Obama était déterminé à s'attaquer aux abus des banques concernant les cartes de crédit, forçant nombre d'Américains à payer des taux d'intérêt exorbitants.
Le président "va très bientôt se pencher sur un ensemble de problèmes liés aux abus concernant les cartes de crédit (où les banques) trompent leurs clients pour leur faire payer des taux d'intérêts extraordinairement élevés..." a-t-il ajouté.
"Nous avons besoin de voir l'économie américaine moins dépendante de l'endettement", a insisté M. Summers ajoutant qu'il faut pour cela "une meilleure réglementation du système financier" et que "les ménages épargnent davantage".
"C'est pourquoi nous devons mettre fin aux tactiques de marketing qui rendent les Américains dépendants du crédit pour leur permettre d'économiser de nouveau, de se préparer à envoyer leurs enfants à l'université et de prévoir leur retraite", a-t-il précisé.
"Nous allons avoir besoin d'une économie moins endettée (...) et de revenir à un Etat fédéral comme dans les années 1990, à savoir un Etat contribuant à l'épargne plutôt qu'être un frein économique".