Les autorités américaines envisagent de publier des informations sur la santé des 19 principaux établissements bancaires du pays, plutôt que de risquer d'aviver les inquiétudes en gardant le secret, a déclaré mercredi la Maison Blanche.
"Le secrétaire (au Trésor Timothy Geithner) et le département du Trésor reconnaissent depuis longtemps que la transparence est importante pour les contribuables, pour les banques, et pour la stabilité du système financier en général", a déclaré le porte-parole de la présidence Robert Gibbs.
"Et je crois que c'est ce que vous verrez (...) entre fin avril et début mai", a-t-il ajouté lors de son point de presse quotidien.
M. Gibbs faisait allusion au "test de résistance" auquel les autorités américaines soumettent les 19 principaux établissements financiers du pays (ceux contrôlant plus de 100 milliards de dollars d'actifs) pour évaluer leur solidité et leurs besoins éventuels en capitaux supplémentaires pour résister à une détérioration de la crise économique.
M. Gibbs a précisé que l'administration Obama "(espérait) que les banques qui ne sont pas en bonne santé ou qui auront besoin d'aide rechercheraient d'abord une aide auprès du (secteur) privé, et à partir de là nous prendrons des mesures pour les aider".
Il se disait récemment que les autorités pourraient décider de garder confidentiel le résultat de ce test, afin de ne pas avoir à révéler quels sont les établissements solides et ceux à risque.
Mais cela risquait de laisser les banques les plus solides vanter elles-mêmes l'évaluation les concernant, attisant du même coup les inquiétudes sur les autres établissements.
Mercredi le New York Times avait indiqué que le gouvernement pourrait sortir de cette difficulté en dévoilant "certains détails sensibles" de l'évaluation.
"Le but est d'empêcher la panique, pas de l'alimenter. Il devient de plus en plus clair que les banques et nous-mêmes devrons expliquer clairement à quel point de l'échelle se situe chaque établissement", avait indiqué au quotidien un responsable de l'administration impliqué dans la procédure.
Selon d'autres sources au sein de l'administration, les banques devraient être encouragées à publier un certain nombre d'informations, dont la taille de leurs pertes potentielles à la lumière de leur "test de résistance", ajoutait le journal.
Le Times avait déjà indiqué le 9 avril que les 19 établissements examinés avaient tous réussi le test, en se fondant sur des sources assurant que le secteur bancaire était "dans un meilleur état que ce que l'opinion veut bien croire".
Cependant, tempérait le quotidien mercredi, "certaines banques devraient être notées plus haut que d'autres. (...) Indiquer quels sont les établissements les plus vulnérables risque de provoquer précisément ce que l'administration cherche à éviter", c'est-à-dire un retrait des investisseurs.
La Réserve fédérale américaine a d'ailleurs contacté les banques concernées pour leur demander de ne rien communiquer au sujet des tests de résistance durant la période de publication des résultats trimestriels en cours, souligne le NYT, qui relève que "l'inquiétude sur la réaction des marchés reste importante".