La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a estimé mardi que sa situation financière s'était consolidée, tout en restant prudente face aux risques présentés par la conjoncture économique.
"Notre position concurrentielle s'est nettement améliorée", a indiqué son directeur financier David Viniar lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats trimestriels, qui ont été publiés la veille.
M. Viniar a notamment souligné les "niveaux records de liquidité" de la banque, la "large diversité" de ses actifs et la poursuite de la décroissance des actifs toxiques détenus par en portefeuille.
Toutefois, "nous sommes toujours dans un environnement dangereux", a-t-il souligné, en expliquant que, dans ce contexte, "cela fait sens d'avoir beaucoup de liquidités" afin de doter le groupe d'un "coussin" de protection.
"Il y a toujours des vents de face en ce qui concerne la valorisation des actifs" sur le marché, a poursuivi le directeur financier, "ce qui fait que nous restons prudents".
M. Viniar a relevé que les estimations d'économistes envisageant une éclaircie en seconde moitié d'année lui donnent "des raisons d'être optimiste".
Goldman Sachs a fait état lundi d'un bénéfice net de 1,81 milliard de dollars, largement supérieur aux attentes du marché, et a annoncé vouloir lever 5 milliards de dollars sur le marché pour pouvoir rembourser au plus vite les 10 milliards de fonds fédéraux avancés par le Trésor à l'automne dernier.
Mardi, M. Viniar a répété que Goldman Sachs allait tout d'abord attendre les résultats du "test" de résistance mené par Washington auprès des banques américaines, avant de commencer à rembourser les fonds fédéraux.
Selon le directeur financier, les résultats de ce test devraient être bouclés "d'ici la fin avril".
Interrogée par la chaîne de télévision financière CBNC, la présidente du groupe des conseillers de la Maison Blanche Christina Romer a estimé que l'appel au marché de la banque était "certainement un bon signe".
"Le plus de fonds privés ils ont, le plus ils peuvent prêter", s'est-elle réjoui.
Interpellé sur les liquidités conservées par prudence par Goldman Sachs, le directeur financier a assuré que "si l'environnement commence à s'améliorer, nous n'en garderons pas autant".
Concernant le rachat d'actifs toxiques des banques, que mèneront des fonds à capitaux mixte privés et publics mis sur pied par l'administration Obama, M. Viniar a répondu que, "d'un point de vue stratégique, cela fait sens".
Mais au premier trimestre, Goldman Sachs a racheté des actifs sur le marché, "car il y avait beaucoup de bonnes opportunités pour racheter des actifs liquides".
M. Viniar a encore souligné ne pas s'attendre à ce que "toutes les activités" de Goldman Sachs "se reprennent au même moment", citant parmi les points faibles les fusions-acquisitions, les marchés actions et les volumes d'échanges sur les marchés.
"Les marchés actions ont commencé à se reprendre", a fait observer le directeur financier, sans vouloir préjuger pour autant d'une reprise ferme. "Il y a deux introductions en Bourse cette semaine, ce qui n'était pas arrivé depuis l'été dernier", s'est-il félicité.