L'Etat allemand a présenté jeudi une offre publique d'achat sur la banque Hypo Real Estate d'une valeur de 290 millions d'euros, supérieure aux attentes, marquant une étape décisive en vue de la nationalisation complète de l'institut en déroute.
En proposant 1,39 euro par action, l'Etat offre une prime de 10% par rapport au prix minimum légal pour l'offre de rachat.
"C'est l'opportunité pour les actionnaires de HRE de sortir de leur investissement à un prix attractif", selon un communiqué du Soffin, le fonds fédéral d'aide au secteur bancaire en charge de l'opération.
Si l'offre réussit à 100%, l'Etat paiera 290 millions d'euros pour les parts de la banque qui sont encore entre les mains d'actionnaires privés, précise le Soffin.
A la Bourse de Francfort à 7H05 GMT, le titre HRE s'envolait de 15% à 1,38 euro sur le MDax (+1,49%). HRE valait 1,20 euro la veille à la clôture.
Le Soffin a indiqué qu'il dévoilerait la durée de l'offre "dans les prochains jours" et a précisé qu'il souhaitait la lancer "très rapidement".
L'Etat allemand détient déjà depuis fin mars 8,7% des parts de l'institut de Munich (sud).
Le gouvernement a fait valoir à plusieurs reprises qu'il n'avait pas d'autre option que de sauver HRE, dont une faillite pourrait déclencher un cataclysme financier international, un "Lehman Brothers à l'allemande".
La banque a reçu jusqu'à présent 102 milliards d'euros de garanties, publiques pour la plupart, afin de lui permettre de se refinancer à court terme, mais sans amélioration sensible en vue.
L'offre de rachat survient le jour même de l'entrée en vigueur d'une loi sur la nationalisation des banques, qui a été définitivement adoptée début avril au terme d'un long feuilleton politique.
La loi, taillée sur mesure pour HRE, permet au gouvernement d'exproprier en dernier recours les actionnaires récalcitrants, ce qui serait aussi une mesure inédite depuis la création de la République fédérale.
Le principal d'entre eux, l'investisseur américain Christopher Flowers, détient encore près de 22% de l'institut de Munich (sud).
Un porte-parole de M. Flowers interrogé par l'agence Dow Jones Newswires a répété que ce dernier souhaitait comme avant se maintenir dans le capital de la banque.