
Victime de la crise, le groupe de construction navale Bénéteau, leader mondial de la plaisance à voile, a annoncé jeudi qu'il préparait un plan social menaçant quelque 600 emplois, pour l'essentiel en Vendée.
Le groupe, qui fait face à "un repli de l'ordre de 50%" du marché mondial de la plaisance, a informé jeudi son Comité central d'entreprise (CCE) d'un "projet d'adaptation" à la crise, estimant son sureffectif dans le domaine de la plaisance à 1.590 postes.
La direction "pense possible de préserver l'équivalent de 1.000 emplois", mais pour les quelque 600 sureffectifs restants, "il ne faut pas faire rêver les gens, nous n'avons pas d'autre choix que le plan social", a expliqué à l'AFP Bruno Cathelinais, président du directoire.
Ce plan devrait concerner surtout les 4.000 salariés français du groupe, concentrés essentiellement dans les usines vendéennes de ses deux principales marques, Bénéteau et Jeanneau.
Selon M. Cathelinais, le plan social devrait être présenté officiellement au CCE "dans les huit jours".
La direction espère cependant sauver un maximum d'emplois à travers un "plan d'adaptation et de mobilisation" des salariés, comportant notamment un plan de départs volontaires, le développement du temps partiel, l'incitation au congé parental ou encore une réduction "raisonnée" de la sous-traitance.

Surtout, Bénéteau parie sur une "réduction du coût du chômage partiel notamment par une prise en charge accrue par l'Etat", une mesure qui "pourrait permettre de garder 500 postes" sur le millier que l'entreprise espère sauver, selon un communiqué publié jeudi.
"J'espère que nous aurons un plan de 590 suppressions d'emplois maximum. Si on peut faire mieux, on fera mieux", a souligné M. Cathelinais.
Fin janvier, le constructeur naval tablait sur une baisse de "30 à 40%" de son activité sur l'exercice 2008/2009, après avoir constaté une chute de 48% de son chiffre d'affaires au premier trimestre (clos fin novembre) de l'exercice.
Il avait alors décidé de mettre en place d'importantes mesures de chômage partiel et renoncé aux contrats intérimaires.
Mais "ces mesures sont désormais insuffisantes" face à l'aggravation des prévisions, selon le groupe, qui anticipe désormais une poursuite de la baisse d'activité en 2010, contrairement à ce qu'il espérait il y a encore quelques semaines.
Les représentants du personnel ont été informés jeudi matin des projets de la direction pour tenter de sauver un maximum d'emplois, sans que le plan social ne soit clairement annoncé.
"On n'en sait pas plus, on nous parle de sauver un millier d'emplois, nous avons posé la question des 590 emplois restants, mais pas de réponse, on a l'impression qu'ils veulent préparer les salariés à la suite, qu'ils veulent faire passer le message", a expliqué à l'AFP Michel Chopin (CGT).
Toutes activités confondues, le groupe Bénéteau compte quelque 6.000 salariés dans le monde, sur une vingtaine de sites de production. Il est présent dans une cinquantaine de pays.
En France, la majeure partie des salariés est concentrée en Vendée, ainsi qu'en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire.
Bénéteau a réalisé en 2007/2008 un bénéfice net de 114,4 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,094 milliard d'euros, dont 81% réalisés dans le secteur de la plaisance.