
L'Allemagne, numéro un mondial des exportations, a vu celles-ci s'effondrer en février, de 23,1% sur un an et de 0,7% sur un mois, selon des chiffres provisoires publiés mercredi par l'Office fédéral des statistiques Destatis.
En janvier, les exportations avaient déjà chuté de 23% sur un an, précise l'Office, qui a révisé à la baisse une première estimation publiée début mars. Les importations ont elles de nouveau reculé, dans une proportion moins importante, avec -16,4% en février.
Au total, l'Allemagne a dégagé en février un excédent commercial de 8,7 milliards d'euros, contre plus du double un an plus tôt. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient à un chiffre inférieur de 7,4 milliards.
Les exportations allemandes ont particulièrement souffert dans les pays européens où elles affichent un recul de plus de 24%. Pour les pays tiers, elles ont chuté de près de 21%.
L'Allemagne est très dépendante de ses exportations. Pour l'année 2009, le ministre des Finances a déjà admis que le recul du Produit intérieur brut sera nettement plus mauvais que la précédente estimation de -2,25%.
"Ne rêvez pas que ce soit fini", a commenté Andreas Rees d'Unicredit mercredi. Si on prend le chiffre d'évolution sur un mois et non plus sur un an, la baisse des exportations est certes de seulement 0,7%, soit la "plus faible depuis octobre 2008", rappelle-t-il.
Mais cette relative stabilisation est en grande partie due à une révision drastique à la baisse des chiffres du début d'année, selon M. Rees.
Ce ne sont "pas de bonnes nouvelles", a réagi Costa Brunner de Natixis, qui estime entre autres que "l'euro fort laisse sa marque dans la balance commerciale". "L'Allemagne souffre particulièrement de la chute de la demande mondiale", rappelle Simon Junker de Commerzbank.
Au total, les exportations vont souffrir "au cours des prochains mois" avant de se reprendre à partir du milieu d'année, selon Natixis. "Le deuxième trimestre devrait être meilleur", selon Unicredit.
Quant aux importations, elles devraient profiter de la prime à la casse, qui octroie 2.500 euros à l'automobiliste qui se débarrasse de sa vieille voiture pour acheter une récente: son succès fulgurant à plus d'un million de demandes va provoquer une hausse des importations, préviennent les analystes.