L'encours des crédits à la consommation aux Etats-Unis a rechuté en février, cédant 3,5% en rythme annuel par rapport à janvier, après une hausse de 3,8% le mois précédent, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés mardi par la Réserve fédérale.
L'ampleur de cette baisse a surpris les analystes, qui attendaient un recul de l'encours de l'ordre de 1,5 milliards de dollars.
Au lieu de cela, le total des crédits à la consommation en circulation a chuté de 7,4 milliards de dollars, mais les prévisions des analystes sont faussées par le fait que la Réserve fédérale a revu en hausse de 3 points de pourcentage la progression du mois précédent, qu'elle avait estimée initialement à 0,8%, après trois mois de baisse.
En février, les crédits non renouvelables, tels que les crédits automobiles et ceux qui ne sont pas garantis par des actifs immobiliers, ont augmenté de 0,2% en rythme annuel, leur encours s'établissant à 1.608,2 milliards de dollars. Ils avaient augmenté de 4,6% en janvier.
Les crédits renouvelables, notamment par cartes de crédit, ont en revanche plongé de 9,7%. L'encours de ces crédits atteignait 955,7 milliards de dollars fin février.
Relevant qu'il s'agit de la contraction (en pourcentage) la plus forte des crédits renouvelables depuis trente ans, Sean Ryan, économiste de Moody's Economy.com, l'explique en partie par le fait que le revenu disponible des ménages a augmenté en février, les consommateurs ayant reçu "une infusion de liquide du gouvernement" par le biais de hausse des traitements des fonctionnaires, d'une augmentation des prestations sociales et l'attente de remboursement d'impôts au printemps.
Néanmoins, ajoute-t-il "l'encours des crédits renouvelables comme non renouvelables devrait reculer fortement au cours des mois à venir. La récente hausse des dépenses de consommation ne devrait pas durer car les pertes d'emplois s'intensifient, le patrimoine des ménages fond toujours et la confiance reste extrêmement faibles".
Les crédits à la consommation sont importants pour l'économie des Etats-Unis dans le mesure où l'emprunt assure une bonne part de la consommation des ménages, moteur traditionnel, actuellement en panne, de la croissance du pays.
En accordant une large place aux réductions d'impôts, le plan de relance du gouvernement de Barack Obama, vise justement à relancer la consommation, mais certains économistes craignent que les ménages ne préfèrent mettre de côté une bonne part des subsides du gouvernement.