
La banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS), détenue majoritairement par l'Etat, a annoncé vendredi à l'occasion de son assemblée générale annuelle qu'elle prévoyait de procéder à de nouvelles suppressions d'emplois dans le monde, sans pouvoir les chiffrer.
"Nous avons beaucoup de décisions difficiles à prendre. L'une des plus cruciales est le besoin de remplir notre objectif de réduire NOS coûts de 2,5 milliards de livres d'ici trois ans. Toutes nos dépenses vont devoir être passées au crible, de nos services de support (informatique et administration, ndlr) jusqu'aux bureaux les plus élevés", devait déclarer aux actionnaires le président du groupe Philip Hampton, selon le texte de son discours communiqué à l'avance par la banque.
"Evidemment, cela signifie que certain de nos employés perdront leur emploi. (...) Nous ne savons pas encore combien perdront leur poste, et où", devait-il ajouter, rappelant que le groupe bancaire avait déjà annoncé la suppression d'environ 2.700 postes au Royaume-Uni.
"Nous pouvons juste, en toute honnêteté, dire que ce n'est pas fini et qu'il y en aura d'autres au Royaume-Uni et à l'étranger", "cependant nous ne saurons en détail combien de licenciements il y aura et à quel endroit ils interviendront qu'à la fin du processus", devait-il insister.
Dans son discours, M. Hampton, qui a succédé le 3 février à Tom McKillop à la tête de la banque, devait également se livrer à une attaque en règle de l'acquisition de la banque néerlandaise ABN Amro, à l'origine de pertes record l'an dernier (24 milliards de livres), qui ont contraint la banque à accepter de se faire renflouer à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de livres par l'Etat, ce dernier étant appelé à détenir jusqu'à 75% de son capital.
"Je pense qu'on ne peut pas douter un seul instant que la décision clé qui a mis RBS dans de telles difficultés était l'acquisition d'ABN AMRO. C'est une réalité douloureuse à laquelle on ne peut rien changer", devait-il lancer, tout en reconnaissant que certaines activités d'ABN Amro restaient "attractives".
"Avec du recul, on peut dire aujourd'hui que c'était une mauvaise transaction, au mauvais moment, à un mauvais prix, et avec de mauvaises conditions de paiement", devait poursuivre Philip Hampton, qui dirigeait auparavant UKFI, la holding publique chargée de gérer les participations de Londres dans le secteur financier.
Enfin, le nouveau président de RBS souhaite mettre fin rapidement à la polémique entourant la retraite dorée (700.000 livres par an) de l'ancien directeur général du groupe bancaire, Sir Fred Goodwin, qui lui a été octroyée dans des conditions controversées lors de son départ en octobre.
"Des conseils juridiques sont pris pour voir si cette décision peut être revue. Quel que soit le résultat de ces avis, personne n'a intérêt, en particulier RBS, à ce que ce problème se prolonge encore et encore" et "le conseil d'administration fait tout ce qu'il peut pour conclure ce dossier", devait-il affirmer.
Lors de l'assemblée générale du groupe, qui se déroulera à partir de 12H00 GMT à Edimbourg, UKFI, qui détient la majorité du capital, a prévu de voter contre le rapport du comité de rémunération, un geste purement symbolique pour protester contre la retraite de Sir Goodwin.