Un banquier de la haute société autrichienne, Julius Meinl V, descendant d'une dynastie d'hommes d'affaires, arrêté dans une affaire d'escroquerie et d'abus de confiance, a été remis en liberté vendredi après versement d'une caution de 100 millions d'euros, a indiqué le parquet de Vienne.
Julius Meinl, 49 ans, a pu quitter la prison de Vienne où il a passé deux nuits en cellule après les vérifications par le tribunal régional de Vienne sur les garanties pour ce dépôt effectué, a précisé le parquet, par la banque privée Centrum Bank du Liechtenstein, souvent critiqué pour être "un paradis fiscal".
Le suspect, de nationalité britannique, a dû remettre son passeport britannique aux autorités et reste placé sous contrôle judiciaire. Il a quitté la prison en taxi vendredi en fin de matinée. La caution, provenant de fonds privés et non de la Meinl Bank, est la plus importante jamais versée en Autriche.
Julius Meinl V, président du conseil de surveillance de la banque d'affaires Meinl Bank et propriétaire de l'épicerie de luxe de Vienne, avait été placé en détention provisoire jeudi au lendemain de son arrestation. Le parquet avait estimé une arrestation nécessaire car il y avait "danger de fuite" du suspect, dont un jet privé était prêt à décoller à l'aéroport de Vienne, selon la presse.
A l'initiative de l'Autorité de régulation des marchés financiers (FMA), le banquier fait l'objet depuis deux ans d'une enquête pour des faits d'escroquerie et d'abus de confiance dans la gestion d'une des filiales de la Meinl Bank, Meinl European Land (MEL, aujourd'hui rebaptisée Atrium Real Estate), spécialisée dans l'immobilier. Une autre filiale, Meinl Airports International (MAI), gère des aéroports et Meinl International Power (MIP) est active dans le secteur de l'énergie.
Ces filiales opèrent à partir du paradis fiscal de l'île anglo-normande de Jersey, le groupe lui-même étant chapeauté par une holding dont le siège est au Liechtenstein.
La Meinl Bank, qui emploie 150 salariés, a vu son chiffre d'affaires s'effondrer en 2008 par rapport à 2007, en raison de la gestion hasardeuse de ses filiales. En 2008, le chiffre d'affaires s'est ainsi élevé à seulement 820 millions d'euros contre 1,54 milliard en 2007.