Le numéro un européen du secteur aérien, Air France-KLM, a renforcé sa présence au Brésil, principale puissance économique et touristique d'Amérique du Sud, en signant vendredi un accord de coopération commerciale avec GOL, le numéro deux du pays.
Cette annonce, présentée en conférence de presse à Sao Paulo, permet à Air France-KLM de faire face à sa rivale allemande Lufthansa, liée au numéro un brésilien TAM, ancien partenaire commercial du groupe franco-néerlandais.
GOL, qui ne propose aucun vol long-courrier, bénéficie grâce à cet accord d'une ouverture sur l'Europe et le reste du monde. Cette compagnie à bas coûts brésilienne, lancée en 2001, a racheté en mars 2007 Varig, ancien fleuron de l'aviation du pays au bord de la faillite.
Grâce à ce partenariat, les passagers de ces compagnies, titulaires d'une carte de fidélité, pourront accumuler des "miles" en volant à bord des avions affrêtés aussi bien par GOL que Air France ou KLM.
En milieu d'année, l'accord prévoit la commercialisation des vols d'une compagnie par une autre, ce que l'on appelle "partage de code" dans le jargon aérien.
Ainsi Air France apposera son code sur les vols de GOL entre Sao Paulo, Rio de Janeiro et treize grandes métropoles brésiliennes. Ce nombre pourra être augmenté dans les mois qui viennent. Un accord similaire est en cours de préparation entre KLM et GOL. Air France-KLM est un groupe avec deux compagnies qui restent distinctes.
Par cet accord, les transporteurs espèrent stimuler les voyages touristiques des Brésiliens en Europe et des hommes d'affaires européens au Brésil.
Le patron de GOL, Constantino de Oliveira Junior, n'a pas exclu un jour d'entrer dans l'alliance aérienne SkyTeam, à laquelle appartient Air France-KLM, même si "pour l'instant, il n'y travaille pas". Le président du transporteur franco-néerlandais, Jean-Cyril Spinetta, lui a laissé la porte ouverte: "C'est à Gol de prendre la décision, nous sommes prêts à faire plus".
L'ancien partenaire d'Air France-KLM, TAM, est devenue membre en octobre 2008 de la plus grande alliance aérienne du monde, Star Alliance, à laquelle appartiennent notamment Lufthansa et TAP Portugal qui dessert aussi très bien le Brésil, du fait des liens historiques entre les deux pays.
Selon M. Spinetta, la crise économique qui pèse sur le transport aérien n'interrompt en rien le mouvement de concentration du secteur et devrait même pousser les compagnies à tisser des liens entre elles pour proposer les meilleurs réseaux de correspondance possibles à leurs clients.
Il a précisé que pour "l'instant, il n'y avait aucune discussion sur un investissement potentiel d'Air France-KLM dans GOL ou dans quelque autre compagnie sud-américaine".