Les sénateurs ont donné mercredi leur feu vert au rachat par la Cité de la Musique de la salle Pleyel, lieu symbolique de la vie musicale parisienne, à son propriétaire privé qui souhaitait s'en défaire "pour raisons familiales".
Ils en ont autorisé le financement, proposé par le gouvernement, dans le cadre du collectif budgétaire 2009, à hauteur de 60,5 millions d'euros.
A l'occasion du débat parlementaire, l'opportunité, après cet achat, d'un nouvel auditorium à la Cité de la Musique de la Villette prévu à l'HORIZON 2012-2013, a été discutée.
Pleyel, salle art déco située rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIème arrondissement) construite en 1927, a été la propriété du Crédit lyonnais de 1935 à 1998.
A la suite des difficultés financières de la banque, le bâtiment avait été vendu à un investisseur privé, Hubert Martigny, pour 10 millions d'euros hors taxes (HT), valeur 1998, souligne le rapport de la commission des Finances du Sénat sur le collectif budgétaire.
Un accord a ensuite été conclu en 2004 avec l'Etat. En échange de travaux de réfection par le propriétaire, l'Etat s'engageait à louer l'immeuble pour 50 ans au terme desquels il deviendrait propriétaire.
Les travaux ont été réalisés entre 2004 et 2006 par M. Martigny pour 27 millions d'euros HT, plus la rénovation des locaux attenants (11 millions d'euros HT).
En 2006, la salle a donc été louée comme prévu par la Cité de la Musique. Une filiale a été créée pour son exploitation. Le loyer annuel se monte à 1,5 millions d'euros (HT) avec une clause d'OPTION d'achat anticipé.
Pour "raisons familiales" selon le gouvernement, le propriétaire a souhaité revendre la salle. "Le loyer sur la durée totale du bail représenterait un montant de 134 millions d'euros", son "achat anticipé" est donc une opération rentable pour les deniers publics", est-il écrit dans le rapport sénatorial.
Les crédits dégagés par le collectif constituent une "avance" pour la Cité de la Musique, qui devra être remboursée à l'Etat avant fin 2009 via un prêt bancaire.
Lors de la première lecture du collectif, les sénateurs et les députés s'étaient interrogés sur le contrat passé par l'Etat en 2004.