L'amélioration de l'indemnisation des salariés en chômage partiel, dont le nombre a explosé avec la crise, donne lieu à de délicates négociations entre l'Etat et l'assurance chômage (Unedic), que le gouvernement a espéré jeudi conclure "dans les tout prochains jours".
Actuellement, un salarié contraint au chômage partiel reçoit 60% de son salaire brut, environ la moitié venant de l'Etat, via une allocation spécifique versée à son employeur.
Alors qu'une nouvelle amélioration de l'indemnisation, à 75% du salaire brut, a été annoncée lors du sommet social du 18 février par l'Elysée, le gouvernement compte sur une participation de l'Unedic au financement.
Interrogé jeudi en marge de la signature de la convention tripartite Etat/Unedic/Pôle emploi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a affirmé que la négociation était "maintenant dans la dernière ligne".
"On a un accord de principe des organisations patronales et syndicales sur le fait de discuter de la possibilité que l'Unedic apporte un financement. L'idée est qu'on doit aboutir dans les tout prochains jours", a-t-il ajouté, s'exprimant en présence de ses interlocuteurs dans la négociation.
"Si on trouve un dispositif intelligent, il y a de quoi conclure une négociation", a enchaîné le président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), n'évoquant toutefois aucun montant et se bornant à souligner que "tous étaient conscients qu'il faut aller vite". "On s'est mis un peu une épée dans les reins pour trouver un dispositif adéquat sous 15 jours", a-t-il dit.
"Nous allons voir si nous pouvons le faire car il convient de regarder aussi l'état des finances de l'Unedic", a fait observer pour sa part la vice-présidente de l'Unedic, Annie Thomas (CFDT), en allusion au déficit cumulé auquel l'Unedic s'attend pour la fin de l'année (plus de 5 milliards d'euros).
"Si on retient l'orientation donnée par le président de la République de porter l'indemnisation à 75% du salaire brut, c'est une mesure de pouvoir d'achat", a-t-elle ajouté.
Selon une fourchette avancée par les Echos, confirmée à l'AFP par une source syndicale, mais pas confirmée par M. Roux de Bézieux, l'Unedic serait prêt à mettre entre 200 à 300 millions d'euros.
Un bureau exceptionnel de l'Unedic consacré à ce sujet est programmé le 15 avril, selon plusieurs sources syndicales.