Les travailleurs intérimaires pourront bénéficier de la totalité de leurs droits à une indemnisation en cas de chômage, a indiqué la CGT, qui a obtenu la suppression d'un mécanisme qui leur était défavorable, à l'occasion de l'agrément mercredi de nouvelles règles d'assurance chômage.
Jusqu'à présent, le régime d'assurance-chômage pratiquait une réouverture automatique de dossier, dès que l'intérimaire atteignait 7 mois de missions. Ses droits étaient donc calculés à partir de cette durée d'activité.
Dans ce système, dont l'abrogation a été demandée par la CGT et confirmée mercredi par l'Unedic à l'AFP, un intérimaire pouvait ainsi enchaîner des semaines et des semaines de contrats pendant 28 mois, sans jamais pouvoir prétendre à plus de 7 mois d'indemnisation chômage, voire pas plus de 4 mois avec les nouvelles règles en vigueur depuis mercredi.
"C'était une bidouille très technique de l'assurance chômage et du patronat, mais éminemment politique puisque cela permettait de maintenir un vivier d'intérimaires obligés de courir après les missions. Cela concerne potentiellement 700.000 salariés et environ 40% de ceux qui s'inscrivent à l'assurance chômage", a souligné auprès de l'AFP le responsable CGT à Pôle emploi, Stéphane Guillou.
"Avec la crise qui a fait chuter l'emploi en général, et l'emploi intérimaire en particulier, de nombreux intérimaires risquaient de se retrouver avec des droits réduits au minimum et donc d'être très vite sans revenu ou au RMI", a-t-il ajouté dans un communiqué confédéral, se félicitant d'une "belle victoire qui rétablit la justice sociale".
Selon M. Guillou, les intérimaires étaient doublement pénalisés : ils n'avaient jamais droit à une longue période d'indemnisation, même s'ils avaient suffisamment cotisé, et n'avaient donc jamais le temps de suivre une formation qualifiante leur permettant de sortir de la spirale de l'intérim.