Il faudra deux à trois ans pour que l'économie mondiale comble ses pertes dues à la crise, a indiqué le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, jeudi.
"On peut avoir à nouveau de la croissance à partir du 1er semestre 2010", a-t-il fait valoir, précisant qu'il fallait pour cela mettre en place "les bonnes politiques" et notamment assainir le système bancaire.
Mais "si la sortie de crise, c'est rattraper ce qu'on est en train de perdre alors ce sera plutôt deux ou trois ans", a-t-il averti lors d'une émission sur France 2.
Il a estimé que le "système" bancaire restait "congelé, presque complètement congelé", et que "l'argent de la relance budgétaire en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, disparaîtra comme l'eau dans le sable" si "le crédit ne recommence pas à couler" et "si on ne fait pas disparaître les fameux actifs toxiques".
Pour M. Strauss-Kahn, l'ensemble des actifs toxiques détenus dans les bilans des banques s'élève à plus de "2.200 ou 2.300 milliards de dollars", une estimation déjà donnée par le FMI en janvier.
A propos des "tombereaux d'argent" qui ont été apportés par les gouvernements pour relancer la croissance ou soutenir le secteur bancaire, M. Strauss-Kahn a jugé qu'il n'y avait pas "de sortie de crise sans coût", c'est-à-dire sans creuser les déficits et la dette des Etats.
"Mais on ne fait pas ça gratis", et il faudra ensuite "revenir à des niveaux de dette acceptables" et résorber les déficits, a-t-il averti.
Pour autant, "c'est par le retour à la croissance plus que par l'augmentation des impôts qu'on (y) arrivera", a-t-il jugé, refusant par ailleurs de se prononcer clairement sur l'imposition des personnes les plus riches, et par extension sur le débat autour du "bouclier fiscal" en France.