Le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone et son concurrent espagnol Telefonica ont annoncé lundi qu'ils allaient partager leurs réseaux dans quatre pays européens, ce qui devrait leur faire économiser "des centaines de millions de livres" (ou d'euros) sur 10 ans.
Les deux groupes vont "partager leurs infrastuctures de réseaux en Allemagne, Espagne, Irlande et au Royaume-Uni", et sont par ailleurs en "discussions avancées" concernant la République tchèque, annoncent-ils dans un communiqué commun.
"Cet accord devrait permettre de dégager des bénéfices importants et notamment de générer des économies s'élevant à des centaines de millions de livres pour les deux groupes sur les dix prochaines années", poursuivent-ils.
Cette collaboration consistera en un partage des infrastructures de réseaux 2G et 3G (par exemple, au lieu d'avoir chacun leur antenne-relais pour desservir un même endroit, les deux groupes n'en utiliseront plus qu'une seule), permettant d'en diviser le coût et d'en accélérer le déploiement.
En revanche, les deux groupes conserveront des offres distinctes dans ces différents pays.
"Cette collaboration de premier plan signifie que Telefonica et Vodafone continueront à se faire concurrence sur ces marchés, tout en apportant à NOS clients une couverture améliorée et étendue, le tout en utilisant moins d'antenne-relais", a résumé Matthew Key, le patron de la division Europe de Telefonica.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Vodafone a indiqué que l'accord n'était pas soumis au feu vert des autorités de la concurrence, dans la mesure où ils resteront en concurrence au niveau de leurs offres.
Vodafone et Telefonica occupent des positions variables sur les marchés en question.
O2, la division de téléphonie mobile de Telefonica, est numéro un au Royaume-Uni devant Vodafone. L'Espagnol est également numéro un sur son marché national (sous la marque Movistar), toujours devant le Britannique.
En Allemagne, Vodafone est deuxième et O2 quatrième, tandis qu'en Irlande, Vodafone est premier devant O2.
Quand à la République tchèque, à propos de laquelle les deux groupes négocient toujours, O2 y est deuxième devant Vodafone.
Si les deux partenaires assurent que cet accord profitera à leurs clients, il va nécessairement entraîner un manque à gagner pour les équipementiers en télécoms.
Les investisseurs ont bien accueilli ce partenariat. "C'est un développement positif, qui doit s'intégrer dans le plan d'économies d'un milliard de livres par an déjà annoncé" par Vodafone, a commenté la maison de courtage NCB.
Vers 09H00 GMT, l'action Vodafone prenait 2,13% à la Bourse de Londres, à 122,50 pence, tandis qu'à Madrid, Telefonica s'adjugeait 1,28% à 14,99 euros.
Vodafone se présente comme le numéro un mondial de la téléphonie mobile, et dit compter près de 290 millions de clients sur la planète.
Telefonica, l'opérateur historique espagnol, surtout présent en Europe et en Amérique Latine, dénombre quant à lui 260 millions de clients.