
Le numéro un mondial des portables Nokia a annoncé mardi 1.700 nouvelles suppressions de postes à travers le monde, sa coupe claire la plus importante depuis le début de la crise économique qui a entraîné un plongeon de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices.
"Au total, ce plan (annoncé mardi) affectera environ 1.700 employés mondialement. Nokia va entamer des négociations avec les représentants du personnel concernant ce plan", indique Nokia dans un communiqué.
Fin février, le finlandais avait déjà annoncé 1.000 suppressions de postes dans le monde, sur la base de départs volontaires.
Nokia indique que toutes ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan d'économies lancé cet hiver du fait de la dégradation de ses résultats, qui doit permettre d'économiser au moins 700 millions d'euros dans les deux prochaines années.
"Nous avons annoncé depuis plusieurs initiatives. Ceci est une nouvelle initiative", a déclaré à l'AFP Arja Suominen, responsable de la communication de Nokia.
Selon une autre porte-parole du groupe, Piia Käppi, 700 sur 1.700 emplois doivent être supprimés en Finlande, et des sites aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne doivent également être affectés. Nokia France, qui emploie 120 personnes, est aussi concerné, a indiqué à l'AFP son porte-parole.
Nokia, dont le bénéfice net a été divisé par trois au quatrième trimestre à 576 millions d'euros, par rapport à la même période de l'an passé, souffre d'une forte contraction de son chiffre d'affaires (-19,4% sur un an entre octobre et décembre) du fait de la baisse de la demande et du recul du prix moyen de ventes de ses téléphones.
Le marché de la téléphonie mobile devrait reculer de 10% en volume en 2009, selon Nokia.
Le géant finlandais avait également pris du retard sur le marchés des "smartphones", des téléphones ayant des fonctionnalités identiques à celles d'un PC, comme le BlackBerry du canadien RIM et de l'IPhone d'Apple.
Nokia a lancé au tournant de l'année une nouvelle gamme de smartphones destinés à rattraper son retard, et acquis le britannique Symbian, dont le système d'exploitation est utilisé dans 60% des smartphones.
"Nokia prévoit d'ajuster les ventes, le marketing et les opérations technologiques pour les adapter à un portefeuille élagué et à la demande mondiale des consommateurs", indique le finlandais dans son communiqué mardi, qui évoque également des réductions de coûts dans la Recherche et Développement.
Vers 13H00 GMT à la Bourse d'Helsinki, l'action Nokia perdait 2,3% à 8,78 euros, dans un marché en baisse de 0,8%.
Selon Michael Schroeder, analyste de la banque finlandaise Fim, pour qui les suppressions d'emplois étaient attendues, d'autres réductions de coûts seront nécessaires pour atteindre les 700 millions d'euros d'économie visés par Nokia.
"La profitabilité du premier semestre (2009) sera faible car les coûts sont bâtis sur une demande totalement différente", selon lui.
De premières suppressions d'emplois -environ 600- avaient été annoncées en novembre, puis 400 dans la Recherche et Développement en Finlande début février.
Nokia, de loin numéro un mondial avec 37% de part de marché au quatrième trimestre, employait au début de l'année près de 128.000 personnes à travers le monde.