Si l'endettement de la France a fortement progressé, les actifs des administrations publiques (Etat, collectivités locales, etc.) l'emportent encore largement sur la dette publique, selon une étude sur le patrimoine économique de la France publiée mardi par l'Insee.
Fin 2007, le patrimoine net des administrations publiques (APU) s'élevait à 774 milliards d'euros, soit 6,2% du patrimoine national, après en avoir représenté 11% en moyenne jusqu'au début des années 1990.
"L'actif de l'ensemble des APU reste cependant supérieur à leur passif du fait de l'importance de leur patrimoine non financier", souligne l'Institut national de la statistique dans son étude sur "le patrimoine économique national de 1978 à 2007".
Fin 2007, les APU détenaient 11% des actifs non financiers de la France, pour un total de 1.426 milliards d'euros. Il s'agit principalement de bâtiments non résidentiels (bureaux, hôpitaux, etc.), d'ouvrages de travaux publics (routes, ponts, etc.) et de leurs terrains.
Ce patrimoine non financier est principalement détenu par les collectivités locales en conséquence de la politique de décentralisation engagées à partir de 1982, relève l'Insee.
Les administrations publiques disposent également de 847 milliards d'euros d'actifs financiers en 2007, dont plus de la moitié constituée d'actions (parts dans le capital d'entreprises publiques notamment).
"La puissance publique, déjà fortement présente dans le capital des sociétés françaises à la fin des années 1970, a détenu jusqu'à 40% du total de leurs actions après les nataionalisations de 1982" mais l'Etat s'est ensuite progressivement désengagé et n'en détient plus que 3% en 2007.
Si la dette publique de la France était de 1.210 milliards d'euros en 2007 (64% du PIB, soit trois fois plus qu'en 1978) selon les critères de Maastricht, le passif des APU en termes de patrimoine atteint quant à lui 1.499 milliards d'euros.
Sous l'effet de la crise internationale et du plan de relance économique, la dette publique de la France doit s'envoler cette année à 74% du PIB et atteindrait 77-78% en 2010-2011, selon les dernières prévisions du gouvernement.
La limite fixée par le pacte de stabilité européen est de 60% du PIB.