Le Premier ministre Gordon Brown a admis, dans un entretien publié mardi, qu'il aurait dû mener une action plus ferme pour réfréner les marchés il y a 10 ans, quand il était ministre des Finances et estimé que l'économie libérale prônée depuis 40 ans avait vécu.
Il n'a toutefois pas été jusqu'à présenter des excuses pour la crise, ce que nombre de commentateurs dans la presse britannique estiment qu'il devrait faire, pour avoir occupé longtemps les fonctions de Chancelier de l'échiquier (ministre des Finances) avant de devenir Premier ministre en juin 2007.
"J'assume l'entière responsabilité de toutes mes actions, mais je pense que nous avons affaire à un problème plus vaste, qui est de nature mondiale autant que nationale", a déclaré M. Brown au quotidien The Guardian.
"Peut-être qu'il y a dix ans, après la crise (financière) asiatique (à la fin des années 90), quand d'autres pays ont pensé que ces problèmes allaient disparaître, nous aurions dû être plus fermes (...) en conservant et en imposant ces questions à l'ordre du jour de la même façon que nous l'avons fait pour les remises de dettes et d'autres questions de politique internationale".
M. Brown a estimé que "l'orthodoxie économique en vigueur, vieille de 40 ans, et connue sous le nom de Consensus de Washington en faveur de l'économie de marché, est arrivée en bout de course".
"Le +laissez-faire+ a vécu. Les gens du centre-gauche et les progressistes doivent être suffisamment confiants pour dire que la vieille idée selon laquelle les marchés étaient efficaces et pouvaient s'auto-réguler est dépassée", a-t-il affirmé.
"Cela ne veut pas dire que ce que fait le gouvernement est toujours bon. Ce que cela signifie, c'est que tant le gouvernement que les marchés doivent être basés sur des valeurs", at-il ajouté.
Selon le Guardian, M. Brown a refusé d'écarter l'idée d'un nouveau plan de relance dans le budget prévu pour avril.