François Bayrou, président du MoDem, a instamment demandé dimanche des "éclaircissements et réponses" concernant la nomination de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée François Pérol à la tête du groupe Caisse d'Epargne-Banque populaire.
Dans une déclaration à l'AFP, le député des Pyrénées-atlantiques assure que "les éléments qui s'accumulent dans l'affaire Pérol obligent à des éclaircissements qui ne peuvent plus être différés".
Il cite l'audition du président de la commission de déontologie jeudi à la commission des lois de l'Assemblée. Olivier Fouquet a indiqué que sa commission avait envisagé une démission collective. "Ils ont renoncé à le faire uniquement pour éviter que d'autres abus de droit puissent être commis", commente M. Bayrou.
Il se réfère également à un article paru samedi sur le site Mediapart, accusant M. Pérol d'avoir "reçu entre 1,5 et 2 ME d'émoluments pour les conseils apportés au moment de la création de Natixis" (filiale commune de Caisse d'Epargne et Banque populaire).
Interrogée par l'AFP samedi sur cette accusation, une responsable de communication de M. Pérol avait affirmé que "les informations de Médiapart étaient mensongères" et fait part de son intention de saisir son avocat "afin de poursuivre Médiapart en diffamation".
De son côté, un porte-parole de Natixis avait déclaré à L'AFP que la banque "n'avait jamais versé d'honoraires" à François Pérol.
"Tout cela ne peut plus être écarté d'un revers de main et doit donner lieu à des éclaircissements et des réponses", poursuit pour sa part M. Bayrou qui, citant M. Fouquet, déclare que ne pas saisir la commission dans un tel cas est "un délit pénal".
L'ex-candidat à la présidentielle rappelle encore "que des dizaines de milliers d'épargnants se retrouvent victimes des opérations en question, ayant acheté des actions de Natixis à 19,5 euros dont le cours est aujourd'hui inférieur à 1 euro".
"Du point de vue de la légalité, aussi bien que du point de vue de l'intérêt de la nouvelle banque, on ne peut plus rester dans le silence", insiste M. Bayrou.