L'ocde a communiqué aux pays du G20 une liste provisoire sur les pays non-coopératifs en matière d'échange d'information fiscale qui comprend des grandes places financières, dont plusieurs membres de l'organisation, mais n'a pas établi de "nouvelle liste noire".
"Il n'y a pas de nouvelle liste noire de l'OCDE", a précisé à l'AFP un porte-parole de l'Organisation de coopération et le développement économiques (OCDE).
"La France et l'Allemagne ont demandé à l'OCDE des renseignements sur les pays qui n'acceptent pas d'échanger des informations bancaires" dans le but de contrer l'évasion fiscale, et l'OCDE a "fourni cette information, qui est une information objective se référant aux pratiques existantes", a détaillé ce porte-parole.
"Quelles sont les grandes places financières non coopératives? Ce sont principalement la Suisse, l'Autriche, le Luxembourg, Hong Kong et Singapour", les trois premiers étant des membres de l'OCDE, précise une source proche du dossier, confirmant des informations données par le quotidien La Tribune mercredi.
"Après, vous avez Monaco, le Liechtenstein, Andorre, les Iles Caïmans,...", ajoute-t-elle.
La Belgique, qui pratique aussi le secret bancaire, est assimilée aussi pour l'instant à un pays non-coopératif mais "les choses sont en train de changer radicalement" et le gouvernement belge pourrait annoncer des modifications de sa législation pour éviter de figurer dans un possible liste noire, affirme cette source.
La Tribune a indiqué mercredi que l'OCDE a ajouté "cinq nouveaux pays sur la liste noire des paradis fiscaux", citant "la Suisse, le Luxembourg, l'Autriche, Singapour et Hong Kong".
Le quotidien économique précise que cette liste inclurait au total une trentaine de pays.
Andorre, le Liechtenstein et Monaco étaient les trois seuls territoires classés comme non-coopératifs dans une précédente liste de l'OCDE datant de 2005. Trente-cinq autres pays s'étaient alors engagés à se montrer plus coopératifs mais très peu ont tenu leurs promesses.
Ce sont essentiellement Jersey, Guernesey, l'Ile de Man, les Antilles Néerlandaises, Aruba et les Bermudes qui ont fait des progrès dans l'échange de renseignement en signant des accords bilatéraux.
La liste de pays communiquée par l'OCDE au G20 pourrait toutefois être modifiée d'ici le sommet du 2 avril à Londres en fonction d'accords d'échange d'informations bilatéraux ou de modifications législatives qui pourraient avoir lieu d'ici là.
Ce sera aux dirigeants du G20 de décider d'une liste "noire" finale, et de décider ou non de la rendre publique.
Le terme "paradis fiscal" peut recouvrir différents types de pratiques: l'absence ou le très bas niveau du taux d'imposition, le secret bancaire, le refus d'échanger des informations fiscales avec d'autres pays ou la possibilité d'établir des sociétés-écran.
Un rapport de l'OCDE d'août 2008 sur la coopération fiscale au sein de 84 pays en identifiait une trentaine peu ou pas coopératifs.
Ce rapport compte onze pays divulguant des informations bancaires "dans certaines enquêtes fiscales" (Anguilla, Belgique, Chypre, Gibraltar, Chili, Hong Kong, Chine, Malaisie, Malte, Montserrat, Philippines, Singapour).
Dix-sept autres ne communiquent des informations bancaires qu'en réponse à certaines enquêtes "de nature criminelle" (Andorre, Autriche, Bélize, Iles Cook, Liechtenstein, Luxembourg, Macao, Chine, Niué, Samoa, San Marin, Saint Kitts et Nevis, Sainte-Lucie, Saint Vincent et les Grenadines, Suisse, Turks et Caicos, Uruguay et Vanuatu).
Trois pays ne transmettent aucune information bancaire quel que soit le motif fiscal (Guatemala, Ile Nauru, Panama).