Les cambistes, angoissés par les pertes de l'assureur AIG, se réfugiaient lundi en fin d'échanges européens vers le dollar tandis que la monnaie unique restait affectée par le rejet d'un vaste plan d'aide à l'Europe de l'est et par l'attente d'une baisse des taux européens.
Lundi vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro baissait face au dollar, à 1,2600 dollar contre 1,2671 vendredi soir, et reculait également face au yen, à 122,99 yens contre 123,78.
De son côté, le dollar était stable face au yen à 97,63 yens contre 97,65 vendredi.
Le dollar semblait "en position d'étendre ses gains récents, en profitant de son statut de monnaie refuge de choix", a affirmé Lee Hardman, économiste de Bank of Tokyo Mitsubishi, alors que les inquiétudes sur la santé du secteur financier sont reparties de plus belles après les pertes abyssales de l'assureur américain AIG et l'annonce d'une recapitalisation de la banque HSBC, pourtant réputée solide.
Le billet vert n'a pas semblé pénalisé par l'indice ISM, un indicateur d'activité industrielle: il a continué de se contracter en février mais à un rythme moins rapide, et de façon moins prononcée que ne s'y attendait le marché.
De son côté, la monnaie unique restait affaiblie par le refus, de la part des dirigeants de l'Union européenne, d'un programme d'aide globale à l'Europe de l'est.
"Cette décision a représenté une énorme déception pour les marchés", ont estimé les économistes du cabinet Capital Economics, rapprochant les 31 milliards de livres promis par la Berd, la Banque mondiale et le Fonds d'investissement européen du montant des dettes de la région, estimé à 400 milliards de livres.
"L'Union européenne a montré qu'elle était prête sur le principe à soutenir la région d'Europe centrale et orientale", ont toutefois tempéré les analystes de Barclays Capital.
Plusieurs dirigeants de l'UE ont par exemple pour la première fois dimanche entrouvert la porte à une adhésion accélérée des pays de l'Est à la zone euro.
Autre élément pesant sur l'euro, l'activité du secteur manufacturier de la zone euro a touché un nouveau plus bas historique et s'est encore détériorée en février, selon des données définitives publiées lundi.
De surcroît, l'euro pourrait être affaibli encore par une baisse de son rendement. Les marchés s'attendent à ce que la BCE diminue jeudi ses taux directeurs d'un demi-point, à 1,50%, un plus bas historique.
Publiés lundi, les chiffres de l'inflation en zone euro, lui en laisseront la latitude : l'inflation a légèrement accéléré en février, à 1,2% sur un an.
La BCE a déjà ramené son taux directeur de 4,25% à 2% depuis octobre.
Le sort de la livre sterling se jouera quant à lui jeudi : la Banque d'Angleterre (BoE) se réunira cette semaine et annoncera jeudi sa décision de politique monétaire.
La BoE, qui a déjà abaissé à 1% son principal taux d'intérêt directeur, pourrait ainsi abaisser encore de 50 points de base, à 0,50%, son principal taux d'interêt. Elle a également signalé qu'elle était prête à prendre d'autres mesures pour injecter des liquidités dans l'économie britannique.
Vers 17H00 GMT (18H00 GMT), la livre sterling baissait fortement face à l'euro à 89,93 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4089 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à la devise européenne, à 1,4753 franc suisse pour un euro, mais reculait face au dollar à 1,1709 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 937,25 dollars contre 952 vendredi soir.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8451 yuans pour un dollar, contre 6,8399 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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17H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2600 1,2671 EUR/JPY 122,99 123,78 EUR/CHF 1,4753 1,4831 EUR/GBP 0,8993 0,8852 USD/JPY 97,63 97,65 USD/CHF 1,1709 1,1701 GBP/USD 1,4089 1,4310