Le Danemark et la Finlande ont rejoint la cohorte de pays en crise, en entrant à leur tour en récession au dernier trimestre 2008, tandis que la Suède s'y est enfoncée encore davantage, marquant ainsi la fin de l'exception nordique.
Les riches pays nordiques, encore récemment montrés en exemple avec des taux de croissance supérieurs à la moyenne des pays de l'Union européenne (UE), n'ont pas été l'an passé plus immunisés que leurs voisins contre la crise internationale.
Partout le même constat pour ces pays très dépendants de leurs exportations, en particulier vers la zone euro, dont seule la Finlande fait partie: brutal ralentissement de la demande accentuée par une perte de confiance des ménages, net fléchissement de la production industrielle, forte baisse des exportations et des importations.
Le Danemark a accusé une baisse de 2,0% de son Produit intérieur brut (PIB) par rapport au troisième trimestre, qui avait déjà enregistré une baisse de 0,8% de son PIB.
"Les investissements et la consommation ont nettement décliné au dernier trimestre, alors qu'il y a eu un accroissement des dépenses publiques", résume l'office des statistiques danois.
L'an passé, au premier trimestre, il avait été le premier pays de l'UE à entrer techniquement en récession mais l'économie avait connu une certaine reprise au trimestre suivant avant de replonger trois mois plus tard.
"Le Danemark vit peut-être la crise la plus grave qu'il ait connue depuis la Seconde guerre mondiale", a commenté Anders Matzen, chef-analyste chez Nordea, le premier groupe bancaire nordique. "Mais il est naturel qu'une petite économie largement dépendante des exportations se trouve aussi exposée".
La Finlande a vu de son côté son PIB baisser de 1,3% après un recul de 0,3% (chiffres révisés) au troisième trimestre.
"La Finlande est en récession. Selon les chiffres préliminaires, le Produit intérieur brut a baissé de 1,3% au dernier trimestre 2008 par rapport au troisième trimestre", commente l'Office dans un communiqué.
Il explique que le ralentissement a concerné la quasi-totalité des secteurs industriels, avec des exportations et des importations en baisse de plus de 14%.
La Finlande, pays d'origine du numéro un mondial des téléphones portables Nokia, a pendant plusieurs années bénéficié d'une croissance très élevée. En 2007, la croissance était encore de 4,5%.
Mais pour 2008, elle n'est plus que de 0,9% en glissement annuel.
En Suède, la situation est encore plus préoccupante avec une baisse du PIB de 2,4% au dernier trimestre par rapport au trimestre précédent.
Sofia Runestav, porte-parole du bureau des statistiques SCB, a indiqué à l'AFP que la Suède était entrée en récession dès le deuxième trimestre et non le troisième trimestre comme indiqué en novembre.
En glissement annuel, le PIB accuse même une baisse de 4,9% au quatrième trimestre.
L'office précise que le ralentissement a affecté à la fois les exportations (-7,2%) et les importations (-5,4%) tandis que la production industrielle a baissé de 6,1%.
La Suède est très affectée par le ralentissement du secteur automobile dont ses fleurons Saab automobiles et Volvo Cars sont menacés.
"C'est un chiffre très dramatique", a commenté le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, cité par l'agence TT tandis que son ministre en charge des marchés, Mats Odell, a estimé que "la situation est très grave".
Dans la région, la Norvège avait annoncé la semaine dernière que son PIB avait affiché au quatrième trimestre une croissance de 1,3%, grâce à une production accrue de pétrole et de gaz naturel, dont il est l'un des principaux exportateurs mondiaux. Mais, hors hydrocarbures et transport maritime, le PIB "continental" a reculé de 0,2%.
Et 2009 sera une année de récession pour toute la région.