Le comité de défense de la Dares (service de statistique du ministère du Travail) a dénoncé jeudi "les fuites répétées" sur les chiffres du chômages mensuels, demandant l'ouverture d'une enquête administrative.
Les chiffres du chômage pour le mois de janvier (+ 90.200 demandeurs d'emplois supplémentaires) ne devaient être rendus publics qu'à 18H00 mercredi, mais la chaîne de télévision LCI a dévoilé dans la matinée le chiffre de 90.000, s'est étonné le comité de défense de la Dares dans un communiqué.
Le comité de défense regroupe des salariés de la Dares s'opposant à la délocalisation d'environ 500 agents de la statistique publique (Insee, Dares, Drees, etc.) à Metz (Moselle), annoncée par le gouvernement pour compenser l'effet sur l'emploi régional des fermetures de casernes.
Le comité a demandé l'ouverture d'une "enquête administrative pour déterminer l'origine des fuites".
Cette fuite "vient s'ajouter aux nombreuses ruptures d'embargo survenues depuis mai 2005", a ajouté le comité, qui a rappelé qu'en novembre dernier "le journal en ligne Rue 89 avait divulgué les chiffres du mois d'octobre avec plusieurs jours d'avance".
Le comité a souligné qu'en vertu "du code européen des bonnes pratiques, auquel il est fait référence dans la loi de modernisation de l'économie d'août 2008", les statistiques publiées par l'Insee ou les services statistiques des ministères ne doivent être rendues publiques "qu'après une date et une heure déterminées à l'avance, afin de garantir l'égalité de traitement de l'ensemble des citoyens".
Mercredi, le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, a ouvert une enquête administrative à la suite de la divulgation à l'avance le 12 février des chiffres de la croissance au quatrième trimestre par des statisticiens membres du Comité de défense de la statistique publique.