Martine Aubry, numéro un PS, s'est dite mardi "choquée" à la fois par la "précipitation" autour du projet de fusion Banque populaire-Caisses d'Epargne et par la perspective de voir arriver à sa tête François Pérol, collaborateur de Nicolas Sarkozy.
En marge d'un point de presse sur la réforme territoriale rue de Solférino, la première secrétaire s'est dite "choquée, parce que nous avons l'impression que ce regroupement se fait sous le coup de l'urgence et de la gravité de la situation de Natixis (ndlr: leur filiale commune) et non pas en ayant pris le temps".
"Nous avons l'impression que cette précipitation cache d'immenses difficultés financières alors que le gouvernement avait dit que le problème était réglé par l'accompagnement qui avait été le sien", a poursuivi Mme Aubry.
Quant à la perspective de la nomination de M. Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, elle a fait valoir: "il y a heureusement des règles dans la fonction publique. On ne peut pas prendre des postes de responsabilité dans les domaines dont on a eu la charge en tant que fonctionnaire..."
"Il faut que Nicolas Sarkozy sache qu'il est le chef de l'Etat et qu'il n'a pas vocation à nommer les présidents de banques, après les patrons de presse, les procureurs et demain les juges d'instruction, parce qu'alors, on change véritablement d'Etat", a averti la maire de Lille.
"Nous ne sommes plus dans une République avec une fonction publique, qui remplit son rôle", selon Mme Aubry.