L'Etat français va injecter "entre 2,5 et 5 milliards d'euros" sous la forme de prêts subordonnés dans le nouvel ensemble issu de la fusion Caisse d'Epargne - Banque Populaire, qui doit être annoncée cette semaine, a indiqué lundi la ministre française de l'Economie Christine Lagarde.
"L'Etat ajoutera entre 2,5 milliards et 5 milliards d'euros supplémentaires, qui seront apportés sous forme de prêts subordonnés", a déclaré la ministre à la radio Europe 1.
Le prêt subordonné est un prêt qui, en cas de mise en liquidation, ne doit être remboursé qu'après indemnisation de tous les créanciers.
"Ces deux établissements ensemble vont devenir le deuxième groupe bancaire français", a-t-elle rappelé, soulignant que ce mariage est "intelligent entre deux types d'établissements qui ont en commun une culture mutualiste".
Il s'agit de donner "une taille stratégique" au groupe, a encore dit Mme Lagarde.
La part de l'Etat dans le processus de commande du nouvel ensemble "sera en proportion de ce que sera sa participation (financière, ndlr) dans l'établissement", a-t-elle expliqué.
Alors que, selon plusieurs médias, ce serait un proche de Nicolas Sarkozy, François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Élysée, qui prendrait la direction de la nouvelle entité, la ministre de l'Economie a indiqué ne pas vouloir commenter "des rumeurs de marché".
"Sur le plan de la confiance et sur le plan de la compétence, il ne vient à l'idée de personne de contester les qualités notamment de M. Pérol", a estimé Mme Lagarde.
Plusieurs hommes politiques se sont prononcés contre cette nomination, estimant qu'un responsable d'une administration qui a eu à connaître très directement d'un dossier ne peut être nommé à la tête de l'entreprise au coeur de ce dossier.
Caisse d'Epargne et Banque Populaire vont annoncer "cette semaine", selon le président de la République Nicolas Sarkozy, leur union et donner naissance à la deuxième banque française. La conclusion du mariage a été hâtée par le gouvernement, soucieux de mettre un terme à des négociations tendues entre les deux banques.