
Le chômage partiel explose en Allemagne où l'Agence fédérale pour l'emploi s'attend à enregistrer 700.000 à 800.000 nouveaux cas au premier trimestre 2009, selon l'hebdomadaire euro am Sonntag.
Les mesures de chômage partiel touchaient 290.600 employés en Allemagne en janvier, selon les chiffres officiels de l'agence, soit près de 18 fois plus que les 16.400 enregistrés à la même période l'an dernier.
Dans l'ensemble du pays, 10.600 entreprises ont eu recours au chômage partiel en janvier, avait précisé l'Agence.
Au total, depuis le mois d'octobre, quand la crise financière a gagné l'économie réelle, près de 800.000 salariés ont déjà été visés par ces mesures qui, pour les salariés, représentent une perte de salaire, partiellement compensée par l'Etat.
De nombreuses entreprises très orientées vers l'export, notamment l'automobile, la métallurgie et les machines-outils, ont recours au chômage partiel pour adapter leur production à une demande mondiale en berne.
Des grands noms comme BMW, Daimler, Thyssenkrupp ou BASF en font ainsi partie.
Samedi encore, le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung rapportait que la filiale de la compagnie allemande de chemins de fer chargée du fret envisageait des mesures de chômage partiel pour quelque 5.000 de ses employés en raison de la chute du transport de marchandises résultant des baisses de production.
Pour éviter des licenciements secs, la possibilité de recourir au chômage partiel a été étendue récemment par le gouvernement. Les intérimaires peuvent être concernés et la durée maximum de recours a été étendue de 12 à 18 mois.
Selon certains économistes, cités par la presse, l'augmentation du chômage partiel pourrait toutefois laisser place à une envolée brutale du chômage plein à partir de l'été.
"Le nombre de chômeurs pourrait augmenter de 700.000 dans le courant de l'année", selon Kai Carstensen, chef économiste à l'Institut de conjoncture Ifo de Munich, cité samedi par le site internet du journal Bild.
Parallèlement, le chômage a entamé sa remontée depuis décembre.
Le nombre de demandeurs d'emploi est repassé au-dessus des 3 millions, sur 40 millions d'actifs, après presque trois années de baisse ininterrompue.