Nicolas Sarkozy a indiqué samedi qu'il attendait que les pays européens du G20 qui se réunissent dimanche à Berlin adoptent de "vraies réponses" en matière de régulation des marchés financiers et que la France s'opposerait à un "compromis au rabais".
"J'attends deux choses. Que l'Europe se prépare à avoir une position commune pour le sommet du G20 à Londres le 2 avril et que ce ne soit pas une position commune sur un faux compromis, un compromis au rabais avec de petites ambitions", a déclaré M. Sarkozy à la presse à l'issue d'une visite de deux heures dans les allées du 46e salon de l'agriculture.
"La violence de la crise, la profondeur de la crise nous imposent des changements profonds. Il faut refonder le capitalisme, il faut le moraliser (...) ce sont donc des vraies réponses que j'en attends et la France poussera pour qu'on soit ambitieux dans les réponses", a-t-il ajouté.
"Je ne m'associerai pas à une réponse qui serait une réponse de circonstance (...) je ne m'associerai pas à quelque chose qui ne répondrait pas de façon ambitieuse à une crise extrêmement profonde", a insisté le chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois rejeté les accusations de protectionnisme lancées par la présidence tchèque de l'Union européenne (UE) et à Bruxelles contre le plan français de soutien à l'automobile, renvoyant la responsabilité à la Commission européenne.
"C'est quand même curieux d'accuser la France de protectionnisme alors que les constructeurs français sont ceux qui ont le plus d'usines en Europe", a-t-il relevé.
"Si j'ai dû faire un programme national pour l'automobile française, c'est parce que l'Europe n'a pas été capable de se mettre d'accord sur un programme européen de soutien à l'industrie automobile (...) quand j'ai créé la prime à la casse, j'aurais bien été heureux que la Commission fasse un programme général pour l'ensemble de l'Europe", a-t-il lancé.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des quatre pays européens du G20 (Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) se retrouvent dimanche à Berlin pour préparer la réunion des vingt puissances économiques mondiales prévue le 2 avril à Londres pour ébaucher une réforme de la finance mondiale.
La chancelière allemande Angela Merkel a également convié les patrons de l'Eurogroupe, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne, ainsi que l'Espagne, les Pays-Bas et la République tchèque.