Lafarge, qui a vu son bénéfice net en 2008 baisser de 15% à cause de la crise, va réduire ses effectifs et procéder à une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros, a-t-on appris vendredi auprès du groupe français de matériaux de construction.
"Il y a des endroits dans le monde où il y aura des réductions d'effectifs", a déclaré à l'AFP Bruno Lafont, le PDG du groupe, en marge d'une conférence de presse, sans fournir plus de précision sur leur nombre et les pays où elles auront lieu.
"Il y a beaucoup de moyens pour augmenter la productivité avant de toucher aux emplois", a-t-il toutefois ajouté. "En France, par exemple, on peut jouer sur la flexibilité".
Lafarge comptait, fin 2008, 84.000 employés dans le monde, dont environ 8.000 en France.
Le groupe a par ailleurs décidé de procéder à une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros dans le cadre d'"une plate-forme de 4,5 milliards d'euros de mesures pour renforcer la structure financière en 2009".
Cette augmentation de capital reste soumise à l?autorisation des actionnaires, convoqués en assemblée générale extraordinaire le 31 mars.
"Ces décisions ont été prises parce que notre bilan était perçu comme insuffisant", a expliqué le PDG de Lafarge, dont le bénéfice net a baissé de 15% en 2008, atteignant 1,598 milliard d'euros.
Sur le seul quatrième trimestre, son bénéfice net a été ramené à 40 millions d'euros, contre 375 millions à la même période de 2007, pour un chiffre d'affaires de 4,64 mds d'euros (+7%). La dette du groupe est de 16,9 milliards d'euros.
Face à cette "conjoncture difficile", Lafarge souhaite "maintenir un dividende de 2 euros par action pour ses actionnaires, le réduisant exceptionnellement de 400 millions d'euros au total".
Les dividendes représentent 25% des bénéfices 2008.
Le groupe Saint-Gobain, également très affecté par la crise du secteur de la construction, a aussi annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu'il allait procéder à une augmentation de capital et réduire ses effectifs pour limiter ses coûts, sans chiffrer ces réductions.
En milieu de matinée, l'action Saint-Gobain chutait à la Bourse de Paris (-14,77%), entraînant son premier actionnaire Wendel (-10,95%), qui ne s'est pas encore prononcé sur l'augmentation de capital. En revanche, l'action Lafarge progressait (+1,52%).