Le ministre français du Budget Eric Woerth a déclaré jeudi sur la chaîne de télévision Canal+ trouver "un peu gonflée" la mise en garde lancée mercredi par Bruxelles pour déficit excessif contre la France.
"Je trouve cela un peu gonflé", a affirmé le ministre, alors que la Commission européenne a enclenché mercredi la première étape de procédures pour déficits excessifs contre six pays, dont la France et l'Espagne.
"A la fois Bruxelles nous dit il faut que les Etats européens combattent la crise et augmentent leurs dépenses publiques (...) puis de l'autre, attention vous allez dépasser les déficits qui étaient prévus", a-t-il ajouté.
"Evidemment que nous allons dépasser les déficits parce qu'il y a la crise", a encore dit M. Woerth qui avait indiqué mardi que le déficit public français dépasserait "forcément 4,4% du PIB en 2009". Le gouvernement prévoyait jusqu'alors que le déficit public de l'Etat grimpe à 3,2% du PIB en 2008 puis à 4,4% en 2009.
Selon le ministre, la question "n'est pas le problème des déficits excessifs, c'est le problème de la crise excessive".
La procédure pour déficits excessifs vise, via des recommandations précises, à mettre la pression sur les Etats fautifs pour qu'ils ramènent leurs déficits dans la limite maximale tolérée dans l'Union européenne, et peut aller jusqu'à l'adoption de sanctions.
Interrogé sur le sommet social qui s'est tenu mercredi à l'Elysée, M. Woerth a estimé qu'il "faut garder son sang froid" et que "les remèdes (proposés ndlr) étaient adaptés à la situation française".
"La crise doit être combattue par l'investisement", a-t-il insisté, mais "iIl faut aussi un accompagnement supplémentaire social".