Les banques américaines Citigroup et Morgan Stanley, qui viennent de créer une coentreprise dans le courtage, envisagent de payer grassement leurs courtiers pour éviter les fuites de talents, prévoyant une enveloppe de 3 milliards de dollars, affirme samedi le Wall Street Journal.
Les modalités exactes de ces rémunérations ne devraient pas être connues avant la fin du mois, affirme le quotidien, qui cite des sources proches du dossier.
Toutefois, un budget aussi dispendieux pour cette catégorie de financiers pourrait devenir rapidement un sujet sensible à Washington, alors que l'administration Obama vient d'imposer un plafonnement drastique de la rémunération des dirigeants des banques renflouées par l'Etat, ce qui est le cas pour Citigroup et Morgan Stanley.
Les récentes directives du Trésor sur les rémunérations, plafonnées à 500.000 dollars par an, ne concernent que les principaux responsables d'établissements financiers, et pas les courtiers.
Quant au plan de relance économique de 787 milliards de dollars approuvé vendredi soir par le Congrès, il comprend une motion de dernière minute imposant une limitation encore plus drastique du montant des bonus versés dans la finance, mais ne s'adresse qu'aux dirigeants des banques renflouées par l'Etat, souligne le quotidien.
La rémunération d'un courtier est depuis des années le nerf de la guerre entre les enseignes de Wall Street, étant l'argument ultime permettant de débaucher les talents d'une banque rivale.
Bien loin de ce plafonnement des rémunérations à 500.000 dollars par an, les rémunérations totales d'un courtier peuvent dépasser, s'il est un "golden boy" brillant, les 10 millions de dollars par an, selon le Wall Street Journal.