Plusieurs centaines de salariés du groupe Hutchinson (Total), spécialisé dans l'isolation et l'étanchéité, ont manifesté vendredi à Paris devant le siège social de l'entreprise et ont rencontré le Pdg pour réclamer une meilleure indemnisation du chômage partiel.
Des salariés, 400 selon la CGT et 350 selon la police, de huit sites du groupe Hutchinson étaient présents - dont ceux de Châteaudun (Eure-et-Loir) et de Vierzon (Cher) visés par 183 suppressions d'emplois au total.
Une délégation a été reçue par le Pdg Pierre-Christian Clout.
Les salariés, qui manifestaient à l'appel de la CGT et de FO, étaient venus exiger une meilleure indemnisation du chômage partiel, qui touche quasiment tous les sites du groupe à hauteur de 6 à 10 jours par mois jusqu'à fin mars.
"Le chômage partiel touche durement le pouvoir d'achat des salariés qui perdent de 30 à 40 euros par jour chômé", a déclaré Carlos Moreira, de la Fédération chimie de la CGT, "alors que les résultats financiers de la maison mère Total permettraient de mieux l'indemniser".
"En Espagne et en Allemagne, Hutchinson va au delà de la loi et indemnise mieux les salariés, en garantissant 90% du salaire en Espagne et 90 à 95% en Allemagne", a poursuivi M. Moreira.
"La direction a accepté de négocier site par site, mais pas un accord pour l'ensemble du groupe, mais dans tous les cas il est hors de question d'accepter des horaires de travail pluriannuels, comme cela se prépare chez Michelin par exemple", a ajouté le responsable syndical.
La CGT souligne que "Hutchinson reverse plus d'une centaine de millions d'euros de dividendes à Total et que 38% de cette somme seraient suffisants pour garantir 100% des salaires des 5.900 salariés de la branche auto de Hutchinson s'ils étaient au chômage partiel 10 jours par mois pendant un an".
"Cela ne grèverait pas les bénéfices énormes de Total, qui sont de 13,9 milliards d'euros en 2008", ajoute le syndicat.