Les deux chambres du Congrès américain s'apprêtent à voter, probablement vendredi, un plan de relance de 789 milliards de dollars, donnant une première victoire législative majeure au président Barack Obama trois semaines après son investiture.
Avant même d'être investi le 20 janvier, M. Obama s'était impliqué personnellement dans les discussions au Congrès sur un plan de relance pour sauver ou créer entre trois et quatre millions d'emplois. Il n'avait pas hésité à négocier directement avec les chefs des deux partis.
Le président Obama, qui avait pressé le Congrès d'agir rapidement, a remercié mercredi "les démocrates et les républicains qui se sont rassemblés sur un compromis, âprement disputé".
La Chambre des représentants devrait se prononcer vendredi sur le texte final du "plan de relance et de réinvestissement américain de 2009", a indiqué jeudi la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
Mme Pelosi a estimé que le vote prochain était un "aboutissement majeur pour nous tous" et pour le président Obama qui avait promis de "créer des emplois, stabiliser l'économie, et réduire les impôts pour les classes moyennes".
Au Sénat, aucune information précise n'était disponible jeudi sur la tenue du vote final. Interrogé jeudi sur un éventuel vote du plan, le chef de file républicain au Sénat Jon Kyl s'est plaint en début d'après-midi de ne pas avoir eu accès au texte.
Après de longues heures de tractations jusqu'à des heures tardives, le Sénat et la Chambre des représentants, dominés par les démocrates, ont annoncé mercredi qu'ils s'étaient mis d'accord sur un texte de synthèse.
Le projet de plan de relance s'élève désormais à 789 milliards de dollars, soit moins que le texte adopté le 28 janvier à la Chambre des représentants (819 milliards) sans les voix des républicains et moins que celui approuvé mardi par le Sénat (838 milliards).
Au Sénat, les voix de trois sénateurs républicains modérés, Susan Collins, Arlen Specter et Olympia Snowe, sont désormais acquises aux démocrates. Elles sont indispensables pour permettre aux démocrates du Sénat, qui contrôlent 58 sièges, d'atteindre le seuil des 60 voix nécessaires à l'adoption de la loi.
Le plan est composé, pour plus d'un tiers, d'allègements fiscaux. Le reste est constitué de dépenses pour des travaux sur les infrastructures, pour la santé, les sciences et technologies, l'éducation à travers la rénovation d'écoles, ou encore l'énergie propre.
Mais, à part les trois sénateurs modérés qui ont choisi une approche centriste, la très grande majorité des républicains du Congrès reste opposée au plan de relance.
Ces derniers réclament plus de réductions fiscales, davantage de mesures de lutte contre la crise du logement et moins de dépenses publiques.
"La seule chose qui est certaine c'est que ce projet de loi nous apportera davantage de déficit", a regretté jeudi Mitch McConnell, leader de la minorité républicaine du Sénat.
Le démocrate Richard Durbin a rétorqué: "ça ne fait aucun doute (...) mais ne rien faire mènera à un déficit encore plus grand".
Après une réception jeudi au Congrès en l'honneur du bicentenaire de la naissance d'Abraham Lincoln, le président Obama s'est envolé vers Peoria dans son Etat de l'Illinois (nord) où il devait s'exprimer sur le potentiel du plan de relance économique en terme de créations d'emplois.