Le secteur privé américain a détruit 522.000 emplois (hors agriculture) en janvier, selon l'étude du cabinet en ressources humaines ADP publiée mercredi.
L'ampleur des pertes d'emplois est supérieure à ce que prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 515.000 suppressions nettes de postes.
ADP a révisé en baisse son estimation des pertes du mois précédent à 659.000 (au lieu des 693.000 annoncés initialement).
Selon ADP, le secteur des services, qui assure près de 85% de l'emploi non agricole aux Etats-Unis, a perdu 279.000 postes en janvier, après 415.000 suppressions en décembre.
Avec une main-d'oeuvre en baisse constante depuis deux ans, l'industrie a encore perdu 243.000 emplois en janvier, dont 160.000 dans le secteur manufacturier. En décembre, l'industrie avait supprimé 244.000 emplois.
Les grandes entreprises, comptant 500 salariés ou plus, ont supprimé 49.000 emplois, les entreprises moyennes (de 50 à 499 salariés) 120.000, et les petites entreprises 74.000.
Publiée deux jours avant les chiffres officiels de l'emploi du département du Travail, qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public, l'enquête ADP donne généralement un avant-goût de ce que seront ceux-ci.
Les analystes s'attendent que le rapport du ministère fasse apparaître 500.000 suppressions d'emplois en janvier, après 524.000 en décembre. Le taux de chômage est attendu à 7,5%, ce qui n'est pas arrivé depuis septembre 1992, après les 7,2% relevés en décembre.
Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, craint que l'enquête ADP ne soit annonciatrice de chiffres bien pires vendredi.
Quels que soient les chiffres, "il y a peu de doutes sur le fait que le désastre continue sur le marché du travail, dans la mesure où les entreprises de toutes les tailles et dans tous les secteurs suppriment des postes", écrit-il.
Dans une autre étude publiée mercredi, le cabinet Challenger, Gray & Christmas relève que les entreprises américaines ont annoncé en janvier leur intention de supprimer 241.749 emplois, du jamais vu depuis janvier 2002.