Le gouvernement s'apprête à réviser sa prévision de croissance pour 2009 afin de tenir compte de l'aggravation de la situation économique, admet le Premier ministre François Fillon dans un entretien au Monde à paraître lundi.
"Les institutions internationales et les conjoncturistes ont tous revu à la baisse leur prévision. Nous allons réajuster les nôtres, mais nous attendons d'en savoir un peu plus sur le premier trimestre et sur l'évolution de la situation aux Etats-Unis", déclare-t-il.
Le gouvernement table jusqu'à présent sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,2% et 0,5% en 2009. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend en revanche à une baisse du PIB de la France de 1,9%, et la Commission européenne prévoit de son côté une baisse du PIB de 1,8% cette année.
"Beaucoup dépendra de la croissance américaine", explique au Monde M. Fillon, qui se dit "inquiet" d'une "tendance à la renationalisation des politiques de relance en Europe depuis janvier".
"Historiquement, plaide-t-il, "les mesures trop nationales se sont révélées catastrophiques. Le protectionnisme a été un des facteurs aggravants de la crise de 1929. La coordination des politiques économiques est un levier très puissant pour sortir de la crise."
Le chef du gouvernement doit annoncer lundi le détail des projets inscrits au plan de relance de 26 milliards d'euros, à l'occasion d'un comité interministériel réuni à Lyon.
Il cite dans Le Monde les chiffres de 870 millions d'euros pour les transports, 731 millions dans l'enseignement supérieur et l'université, 620 millions dans "la rénovation du patrimoine culturel et l'immobilier de la justice et de la défense", 350 millions pour l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), 70 millions pour les maisons de retraite et les établissements pour handicapés, enfin du financement de "100.000 logements de plus".
"Nous nous faisons un devoir de dépenser dès cette année les trois quarts des crédits du plan de relance", souligne-t-il aussi.