Le groupe bancaire franco-belge Dexia, secouru fin septembre par les gouvernements français, belge et luxembourgeois en pleine tempête financière, a annoncé vendredi la suppression d'environ 900 emplois en 2009 et la fermeture ou la réduction d'activités à l'international.
Les coupes concernent 2,5% des effectifs mondiaux (36.500 emplois au total) et doivent permettre, selon un communiqué, de réaliser 200 millions d'euros d'économies dès cette année.
La Belgique devrait être la première touchée, avec "de l'ordre de 350" suppressions d'emplois, a précisé l'administrateur délégué de Dexia, Pierre Mariani, lors d'une conférence de presse.
Il devrait aussi y en avoir "une centaine" au Luxembourg, "un peu moins de 250" en France et environ 250 sur les autres implantations dans le monde, a-t-il ajouté.
Une source proche de Dexia avait laissé entendre mercredi que les non remplacements de postes et les départs anticipés à la retraite pourraient être privilégiés par rapport aux licenciements secs.
Dexia a annoncé en parallèle une perte nette estimée à 3 milliards d'euros pour l'année 2008, dont 2,3 milliards pour le seul quatrième trimestre où Dexia a soldé les comptes de sa filiale américaine à problème FSA, dont la vente a été décidée mi-novembre.
Dexia a par ailleurs proposé la suppression, à titre exceptionnel, des dividendes et des bonus des dirigeants pour 2008, ainsi qu'une baisse de la rémunération versée aux administrateurs en 2009.
"L'ensemble des rémunérations variables du groupe va être réduit de moitié", a commenté M. Mariani, avec un effort "surtout sur les équipes de direction" qui y renonceront totalement.
Pour le reste des salariés, la réduction ira de 30% pour les plus petits salaires à 60% pour les autres, a-t-il dit.
Le groupe a enfin décidé d'une vaste restructuration à l'international, avec un arrêt de ses activités en Australie, en Europe de l'Est (à l'exclusion de Dexia Banka Slovensko, en Slovénie), au Mexique, en Inde et en Scandinavie, qui seront "vendues ou adossées à des partenaires".
Au Japon, en Allemagne et en Suisse, des implantations seront maintenues "mais sans développement commercial", précise la banque, qui annonce aussi une "réduction significative" de ses activités au Royaume-Uni et en Amérique du Nord.
"Les étapes annoncées ce jour sont difficiles mais nécessaires pour adapter notre groupe aux conditions exigeantes d'un redressement durable, a commenté le président du conseil d'administration, l'ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene.