
Le constructeur aéronautique américain Boeing a revu à la hausse mercredi le nombre d'emplois devant disparaître cette année, dans la foulée de la publication de mauvais résultats 2008 et de l'abaissement de ses prévisions pour 2009 en raison des incertitudes économiques.
Lors d'une conférence téléphonique, le PDG Jim McNerney a indiqué que 10.000 emplois allaient être supprimés cette année au sein du groupe.
Ce chiffre représente 6,25% des effectifs de l'avionneur, actuellement de 160.000 personnes, et comprend les 4.500 suppressions annoncées le 9 janvier.
"L'économie mondiale continue de s'affaiblir. Cela affecte le trafic aérien et le financement" des compagnies aériennes, a expliqué M. McNerney.
Relevant qu'il était difficile de prédire à ce stade l'impact exact de l'ENVIRONNEMENT économique sur les performances du groupe, le PDG a souligné que l'avionneur devait "se préparer, et notamment être plus déterminé en matière de productivité". "Nous risquons donc de réduire l'emploi dans des secteurs ciblés", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du groupe a précisé à l'AFP qu'il s'agissait de la traduction en chiffres d'un objectif fixé fin 2008. "En décembre, nous avions prévu que pour l'ensemble de 2009, les réductions d'effectifs (...) dépasseraient le pourcentage de départs naturels que nous avons chaque année, qui est de globalement 5%-6% de NOS effectifs".
Les incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale ont conduit Boeing à revoir en baisse ses prévisions par rapport à ses dernières estimations, qui remontaient à juillet. Ces nouveaux objectifs "reflètent des fondations solides par ces temps difficiles", a fait valoir la direction.
Le chiffre d'affaires devrait se situer entre 68 et 69 milliards de dollars, contre 72-73 milliards envisagés six mois plus tôt. Un montant conforme aux 68,5 milliards prévus par les analystes.
Boeing a par ailleurs présenté des résultats annuels et du 4ème trimestre lestés de provisions plus ou moins anticipées, rendant l'analyse difficile.
Sur l'ensemble de 2008, le bénéfice net a chuté de 34%, à 2,7 milliards de dollars.
Au 4e trimestre, Boeing est tombé dans le rouge, à hauteur de 56 millions de dollars, les deux mois de grève de ses ouvriers mécaniciens à l'automne ayant entraîné des retards de livraisons.
"Les progrès que nous avons faits dans plusieurs domaines en 2008 ont été éclipsés par l'impact de la grève et du développement de programmes-clés", a résumé M. McNerney.
Boeing a réaffirmé le calendrier de lancement du 787, long-courrier de nouvelle génération qui a pris plus de deux ans de retard sur son calendrier initial en raison de problèmes industriels. Le vol d'essai est prévu au cours du deuxième trimestre et les premières livraisons au premier trimestre 2010.
Mais le groupe a dû admettre la première annulation de commande pour cet appareil sur lequel repose une grande partie de ses espoirs commerciaux. La compagnie cliente, qui serait le transporteur russe S7 selon la presse, avait passé commande pour 15 appareils.
Le calendrier du nouveau 747, version allongée du gros porteur existant de Boeing, a également été maintenu, après ses récents retards: les premières livraisons, en version fret, sont attendues au 3e trimestre 2010 et celle de la version passagers pour le 2e trimestre 2011.
A la Bourse de New York, l'action Boeing a clôturé en hausse de 0,05% à 43,24 dollars.