Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a demandé vendredi au gouvernement de "créer les conditions pour qu'il y ait une autre négociation" syndicats-patronat sur l'assurance chômage vu que "quatre syndicats sur cinq" refusent le compromis actuel.
Interrogé sur RMC et BFM TV, M. Thibault a souhaité que le gouvernement "crée les conditions pour qu'il y ait une nouvelle négociation patronat-syndicats pour une autre convention d'indemnisation du chômage".
Si le gouvernement agrée malgré tout le texte actuel, "cela voudra dire que le gouvernement ne tient absolument pas compte de la démocratie sociale", a-t-il dit. "Un syndicat sur cinq, cela ne suffit pas à mettre en oeuvre un texte concernant l'indemnisation du chômage", selon lui.
"L'an dernier, le gouvernement a donné aux organisations patronales et syndicales tout un schéma de discussions qu'il souhaitait voir se dérouler durant l'année. Le gouvernement peut aujourd'hui dire au patronat et aux syndicats: je vous demande, comme vous n'êtes parvenus qu'à un accord minoritaire du côté des salariés, de renégocier", a ajouté le leader de la CGT.
Notant que "chaque organisation syndicale a dû apprécier en interne le résultat du compromis contenu dans ce projet d'accord", M. Thibault a rappelé que "quatre organisations sur cinq disent +non, ce compromis n'est pas équilibré+ et refusent de signer".
A ses yeux, la CFDT "d'une certaine manière est cohérente avec son approche de la démocratie sociale, puisqu'elle considère que si elle est seule à signer, sa signature devient caduque car elle est minoritaire".
Pour le secrétaire général de la CGT, le projet de convention d'assurance chômage issu de la négociation est "un marché de dupes".
"Le patronat va s'assurer qu'il y a de l'argent dans les caisses et obtenir une diminution de sa cotisation en sélectionnant un nouveau profil de chômeurs, plus précaires, plus jeunes, susceptibles d'être indemnisés mais au détriment d'une masse de chômeurs avec plus d'ancienneté dont on réduira les droits", a-t-il fait valoir.