Le président de la CFTC Jacques Voisin a demandé à son homologue du Medef Laurence Parisot, par un courrier rendu public jeudi, "la réouverture d'une négociation sur l'assurance chômage" alors que l'incertitude demeure sur le sort du projet d'accord conclu avant Noël.
"Au nom du bureau confédéral, nous demandons à nos interlocuteurs la réouverture d'une négociation, considérant que celle qui s'est terminée le 24 décembre dernier n'a pas pu aller à son terme", écrit M. Voisin dans une lettre datée du 20 janvier.
La CFTC a décidé le 12 janvier de ne pas signer cet accord, sans s'opposer toutefois par écrit à son application si d'autres syndicats l'avalisaient. Ses responsables ont confirmé jeudi lors d'une conférence de presse qu'ils n'exerceraient pas leur droit d'opposition, leur principale critique consistant à juger le texte "insuffisant" en dépit d'"avancées".
Parmi les organisations de salariés, seule la CFDT a approuvé l'accord.
Dans sa lettre à Mme Parisot, M. Voisin juge "prématurée la baisse automatique des cotisations tous les six mois à compter du 1er juillet 2009, compte tenu de "la dégradation de la situation économique et ses conséquences sur l'emploi".
"On n'est pas allé au bout de cette négociation. Nous insistons pour qu'on rouvre ce chantier", a-t-il répété jeudi.
Mme Parisot a exclu il y a dix jours une telle réouverture, déclarant que "la partie est terminée".
Interrogé en fin de journée après une réunion avec le Premier ministre François Fillon, Jacques Voisin a dit "ne pas avoir beaucoup d'espoir" que le gouvernement demande aux partenaires sociaux de rouvrir la négociation.
"Je comprends la difficulté" pour M. Fillon, a-t-il ajouté: "On lui demande une chose nouvelle, qui ne s'est jamais faite." Mais pour Jacques Voisin, "l'Etat n'a aucun intérêt à reprendre la main".