Le groupe anglo-australien BHP Billiton, premier groupe minier mondial, a annoncé mercredi la suppression de quelque 6.000 emplois en Australie, au Chili et aux Etats-Unis, en raison de la crise financière et de la chute des cours des métaux.
Le directeur financier de BHP, Alex Vanselow, a justifié cette mesure par la détérioration croissante de l'ENVIRONNEMENT économique.
"Ce sont des décisions très sérieuses et on ne les prend pas à la légère mais, en définitive, celles-ci sont nécessaires et ce sont les bonnes décisions"', a-t-il dit.
Ces suppressions représentent 6% des effectifs du groupe qui compte 41.000 salariés permanents et 60.000 sous contrats spéciaux.
La décision de BHP fait écho à celle de son rival Rio Tinto, qui a décidé de supprimer 14.000 emplois cette année pour réduire sa dette.
BHP, qui a renoncé le mois dernier à acheter Rio Tinto en raison de la crise mondiale, a réduit sa production de plusieurs métaux, dont le cuivre, le nickel, l'aluminium ainsi que le manganèse, plombé par la crise du marché de l'acier, un alliage dont il rentre dans la composition.
Les principaux producteurs d'acier de la planète, dont ArcelorMittal, ont annoncé des baisses importantes de leur production, en raison de la crise économique mondiale qui a fait chuter la demande dans de nombreux pays et secteurs, en particulier l'automobile et le BTP.
BHP supprimera 3.400 postes en Australie, surtout dans la production de charbon et de nickel, 2.000 postes dans la production de métaux de base au Chili et 550 dans la mine de cuivre de la Pinto Valley aux Etats-Unis, a précisé M. Vanselow lors d'une conférence de presse.
Le groupe a prévu une charge de 500 millions de dollars liée à ces suppressions d'emplois, a-t-il ajouté. BHP prévoit pour les prochains mois une situation toujours "faible et incertaine".
BHP a notamment décidé de suspendre indéfiniment la production de nickel de son site de Ravensthorpe (ouest de l'Australie), au vu de la chute des cours. Il réduira aussi sa production de charbon en Australie de 10 à 15%.
Le ministre australien des Finances Wayne Swan a qualifié ces suppressions d'emplois de "tragédie" pour le pays, qui a longtemps été porté par la demande chinoise de matières premières.
Le groupe a aussi réduit sa production d'aluminium et de cuivre de respectivement 8% et 11%, alors que la chute des cours du cuivre devraient amputer ses bénéfices de 1,3 milliard de dollars américains.
Le groupe a averti en outre qu'il passerait dans ses comptes du premier semestre une dépréciation d'actifs de 1,2 milliard de dollars liée à la baisse des cours du nickel, et probablement encore de 400 millions de dollars au second semestre.