Le président de l'Unedic Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), a estimé mercredi que la nouvelle convention d'assurance chômage s'appliquera si moins de deux syndicats s'y opposent, prévenant que sinon "l'Etat prend(ra) la main et dessine(ra) les contours du nouveau régime".
"Il y a un signataire côté syndical et trois signataires côté patronal. Il y a deux scénarios: soit certains syndicats font valoir leur droit d'opposition, l'Etat prend la main et dessine les contours du nouveau régime d'assurance chômage, soit -ce que j'espère- moins de deux syndicats font valoir leur droit d'opposition et la nouvelle convention va s'appliquer", a-t-il déclaré sur BFM.
Pour M. Roux de Bézieux, "s'ils ne font pas valoir leur droit d'opposition, c'est quelque part symboliquement une signature, au sens où ils ne veulent pas signer pour des raisons internes mais où ils sont d'accord sur le fond". "C'est comme ça que j'interpréterai cette démarche", a-t-il ajouté.
A la question de savoir s'il fallait rouvrir des négociations, il a répondu: "je ne crois pas".
Le président de l'Unedic a regretté que la CFTC et la CFE-CGC, "des syndicats dits réformistes -également appelés la majorité de gestion à l'Unedic", ne paraphent pas le projet d'accord sur l'assurance chômage mais aussi que "même FO, qui a déjà signé des conventions, ne signe pas".
"Je ne suis pas sûr qu'ils le fassent pour les bonnes raisons. Je pense qu'il y a aussi des raisons un peu de rivalité entre syndicats, ils veulent passer un message. C'est un peu dommage parce que l'intérêt des entreprises et des chômeurs est que cette convention soit signée", a-t-il lancé.
Le chef de file du Medef à l'Unedic, également patron de Virgin Mobile, aurait "préféré qu'en temps de crise on soit dans une démarche plus unitaire".
A ses yeux, la convention d'assurance chômage négociée est "équilibrée, essaye de ménager un peu tout le monde, de donner plus d'indemnisation aux demandeurs d'emploi, notamment ceux qui ont moins travaillé, tout en essayant de soulager les entreprises si possible en baissant les cotisations".
Juridiquement, une convention d'assurance chômage est valable dès lors qu'une organisation syndicale et une patronale la signent.
Mais si elle suscite l'opposition de deux syndicats au Conseil national de l'emploi, où siègent les partenaires sociaux, le ministre de l'Emploi peut à nouveau consulter cet organisme avant de donner ou pas son agrément motivé.
Pour l'instant, la CGT et la CFE-CGC ont annoncé leur intention de faire valoir leur droit d'opposition, FO ne l'a pas exclu et la CFTC s'y est refusée.